Réhabilitation de l’Etang de Berre

Union Régionale PACA Vie NATURE
A l’attention du Président

Madame, Monsieur le Président,

La réhabilitation de l’étang de Berre en tant qu’espace naturel, le rétablissement de son équilibre écologique en maintenant néanmoins l’activité industrielle de son pourtour vecteur d’emplois dans une région fortement touchée par le chômage, est sans conteste l’opération de développement durable à mener de façon urgente.

Par conséquent, j’approuve vos propositions sur ce dossier dont l’approche fait preuve de pondération et de réflexion. En effet, vous défendez une position que je partage, à savoir l’équilibre entre la défense de l’écologie et le choix d’aménagement sur un sujet pourtant maintes fois conflictuel par le passé en raison de prises de position passionnelle.

Effectivement, les mesures prônées pour l’heure sont insuffisantes et surtout insatisfaisantes pour l’avenir. La politique de « lissage » des rejets en eau douce et en limons dans l’étang vers laquelle se dirige l’Etat sous la contrainte des autorités européennes, depuis la condamnation de la France en octobre 2004, entraînerait une sous-utilisation du potentiel hydraulique qu’on ne saurait cautionner, l’hydro-électricité étant une énergie renouvelable non polluante !

De surcroît, les mesures prises jusqu’alors ont simplement permis de réduire les manifestations les plus spectaculaires, ce dont on peut se réjouir sans pour autant se satisfaire d’en en rester là.

De la même manière, si le rejet des eaux douces dans la Durance est favorable à l’équilibre de l’étang de Berre ce n’est pas sans poser de nouveaux problèmes pour la vallée de la Durance (risque notamment d’aggravation des inondations) et pour son équilibre écologique (approfondissement de la nappe alluviale).

Donc, et ainsi que vous l’exprimez, la solution du problème posé à l’étang de Berre passe par une prise en compte globale des rejets de l’eau de la Durance aussi bien dans l’étang que dans le cours de la rivière.

De fait, je pense que la seule solution permettant un équilibre durable entre le respect des choix écologiques et les contraintes économiques réside dans une dérivation des eaux, après leur utilisation maximale. Une étude de la SOGREAH a d’ailleurs démontré la faisabilité de cette dérivation. Ce qui est un élément encourageant.
Cette solution aurait le mérite de sauver l’étang et la Durance sans hypothéquer le potentiel énergétique de la Région, qui est déjà déficitaire.

Par ailleurs, et alors que vous évoquez la nécessité de « diligenter une étude socio économique et écologique », je vous informe que le GIPREB en a commandé une, laquelle n’est pas encore rendue publique. Cette étude attesterait de la rentabilité de ladite dérivation à la fois pour l’énergie renouvelable et pour les besoins en eau de l’ouest du département.

Bien entendu, reste que ces études doivent paraître officiellement pour s’assurer que la dérivation est la solution idéale. Mais si d’aventure ces avancées étaient confirmées, ce projet régional aurait à l’évidence l’audace de réconcilier la nature avec l’industrie.

Vous souhaitant bonne réception de la présente,
Et restant à votre disposition,

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes cordiales salutations.

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