Il faut sauver le Tour de France

REPUBLIQUE FRANÇAISE

Paris, le 27 juillet 2007

Il faut sauver Le Tour de France

Le Tour de France 2007 vient de se terminer, mais les affaires continues.
Bien qu’étant parvenu à aller jusqu’à son terme, chacun s’accorde pour constater qu’il est aujourd’hui en danger.
Qu’il me soit permis tout d’abord de saluer le courage des coureurs propres qui viennent de réaliser un exploit sportif, quel que soit leur classement au général.
Je voudrais aussi féliciter les coureurs qui au départ d’Orthez ont marqué leur condamnation des pratiques dopantes qui sévissent encore dans le peloton.
N’oublions pas, non plus, que malgré les différentes affaires, le Tour a une nouvelle fois rencontré un grand succès populaire. Ces millions de téléspectateurs et spectateurs ont ainsi rappelé à tous les détracteurs de la Grande Boucle combien cette épreuve fait partie de notre patrimoine national, de notre conscience collective.
Ils ont aussi fait preuve d’une citoyenneté exemplaire en montrant leur volonté d’exclure les tricheurs.
Cependant on ne sauvera pas cette grande épreuve sportive, on extirpera pas le poison du dopage, en tournant la page de l’édition 2007 trop vite.
Si nous n’y prenons garde et si rien n’est fait, le Tour risque de disparaître.
Naturellement les tricheurs, les voleurs et de tous les mafieux du dopage sont justement mis en accusation.
Mais il est nécessaire aussi d’arrêter de masquer la réalité derrière la responsabilité individuelle de quelques coureurs dopés.
Ces dérives, dont tous les auteurs et leurs complices doivent être plus sérieusement recherchés, démasqués et sévèrement sanctionnés, trouvent leurs origines dans les enjeux financiers qui accompagnent la performance des coureurs.
Comme pour tous les autres sports, il faut revoir l’organisation du cyclisme professionnel, le calendrier et le rythme des épreuves trop soumis aux pressions publicitaires et médiatiques d’un sport spectacle, aujourd’hui mondialisé.
Il faut sans doute aussi veiller au respect des règles anti-dopage et d’ores et déjà les perfectionner.
J’en appel donc à Jean-François Lamour pour qu’il agisse au sein de l’Agence Mondiale Anti-dopage, dont il est Vice-président, pour qu’une enquête soit ouverte afin d’examiner les conditions d’applications de la charte de l’AMA par l’UCI.

Le Tour de France est à terre. Si rien n’est fait il ne s’en relèvera pas.

La représentation nationale doit se saisir de la situation du cyclisme professionnel, du Tour de France et des grandes classiques cyclistes qui, au fil des ans sont devenues de formidables vecteurs de développement local, économique et touristique, une formidable vitrine internationale pour notre pays.
Les pouvoirs publics ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en investissant fortement dans ces épreuves.
Sans l’intervention financière et technique de très nombreuses collectivités locales, y compris des services d’Etat, ces épreuves ne pourraient exister.
Nous ne pouvons dès lors nous désintéresser de l’avenir du cyclisme professionnel et de l’éradication des organisations mafieuses du dopage qui gravitent encore autour et au sein des ses épreuves sportives.
C’est pourquoi je demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’organisation du cyclisme professionnel, de ses grandes épreuves sportives et de la lutte contre le dopage.
Cette commission pourrait alors entendre des représentants de toutes les instances sportives, nationales et internationales, des coureurs, des entreprises organisatrices des courses, des collectivités locales, et des sponsors, ainsi que les médias impliqués.
Il est temps de tourner définitivement la page sur des fonctionnements, des organisations qui ont fait la preuve de leur inefficacité, ne parvenant pas à enrayer les dérives constatées depuis plus de dix ans.

Jean-françois Voguet

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