Il faut comptabiliser les interventions médiatiques du chef de l’Etat et de ses conseillers avec celles du gouvernement

Monsieur Michel Boyon
Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel

Monsieur le Président,

L’approche d’échéances électorales importantes rend à nouveau sensible la question du décompte des temps de parole politiques dans les médias audiovisuels.

A cet égard, dans la dernière période, l’omniprésence médiatique du chef de l’Etat et de ses proches conseillers, en particulier dans les journaux télévisés, suscite de nombreuses réactions. Elle pose en effet un réel problème d’équilibre et de respect du pluralisme démocratique.

A mes yeux cette omniprésence remet en cause la règle dite des « trois tiers » entre le gouvernement, la majorité et l’opposition, sur laquelle la loi vous a chargé de veiller et qui vous sert de critère pour calculer équitablement les temps de parole.

Cette situation est d’autant plus regrettable que légalement il n’est actuellement pas prévu pour l’opposition de droit de réponse à ces interventions.

En conséquence, avec mes amis Brigitte Gonthier-Maurin, Ivan Renar et Jean-François Voguet, sénateurs membres de la commission des Affaires culturelles, je vous demanderais de bien vouloir étudier la possibilité de désormais comptabiliser les interventions du chef de l’Etat et de ses conseillers avec celles du gouvernement.

Ceci afin que soit garanti le respect pluraliste des courants de pensée et d’opinion, mais aussi respecté un réel équilibre entre la majorité et l’opposition.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de toute ma considération.

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