Arcelor Mittal à Gandrange : le scandale d’une décision purement financière

Monsieur le Président,
Monsieur le premier ministre,
Mes chers collègues,

Le bassin d’emploi de la Lorraine subit à nouveau des coups très rudes : le site de Gandrange avec 995 emplois directs est menacé, et le groupe Michelin veut fermer son usine de Toul forte de 826 salariés.

Avec l’usine d’Arcelor Mittal, quarante entreprises sous-traitantes sur sites vont être durement touchées, cela représente de 1200 à 1300 personnes si l’on compte les cocontractants et les intérimaires. Ces derniers ayant souvent plusieurs années d’ancienneté, ne sont pas concernés par le plan social.

Face à cette décision purement financière et non industrielle comme le confiait l’un des patrons européens du groupe aux syndicats, le Président de la République et le gouvernement entretiennent un trouble inacceptable pour les salariés.
Nicolas Sarkozy, lors de sa visite à Gandrange, assurait que « L’Etat est prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires ». S’agit-il, une nouvelle fois, d’un exercice de communication ou d’un véritable engagement ?

Avec les propos récents de Madame Lagarde qui apportent un sérieux bémol à l’engagement présidentiel, on peut légitimement se poser cette question !
La Ministre de l’Economie a déclaré qu’il « était or de question que l’Etat subventionne le sauvetage de l’usine ».

Mais mardi, elle rappelait l’engagement du PDG d’Arcelor Mittal d’attendre début avril un contre projet de l’intersyndicale. Pourtant la direction du site a annoncé la remise du rapport d’expertise le 3 mars lors d’un CE extraordinaire.
Quand allez-vous enfin nous dire la vérité ?

Mr. le Ministre, l’Etat peut-il intervenir dans une entreprise rattachée à un grand groupe international qui réalise 8 milliards de bénéfices en 2007 ?
Le Président de la République citait le cas d’Alstom. Mais nous ne sommes pas dans la même situation. L’Etat n’est pas actionnaire de cette entreprise ! Comment donc convaincre Arcelor Mittal, unique propriétaire ? Le Président de la République pourra-t-il tenir ses promesses ?

Et si je peux me le permettre, M. le Ministre, par respect pour les salariés qui nous écoutent, pourriez-vous, dans votre réponse, éviter les phrases du style « nous serons extrêmement attentifs » parce que voyez-vous ce langage là ne passe plus en lorraine !

Retour en haut