La fusion entre Suez et GDF offre un pan du secteur de l’énergie aux actionnaires privés

La fusion entre Suez et GDF offre un pan du secteur de l'énergie aux actionnaires privés (Département les Yvelines - https://www.flickr.com/photos/yvelines/)

Hier, les actionnaires de Suez et de GDF ont accepté la fusion des deux entreprises. Cette décision attendue de longue date est un contre sens économique, politique et social comme nous ne cessons de le rappeler.

Loin de répondre aux enjeux énergétiques majeurs du XXIème siècle, dus à l’explosion de la demande et à la raréfaction des ressources naturelles, cette décision entérine une nouvelle perte de maîtrise publique sur ce secteur clef de l’économie. Pourtant, un rapport d’information du sénat, sur la sécurité d’approvisionnement en électricité, préconisait le retour à une plus grande maîtrise publique dans ce secteur si particulier.

Nous voyons donc s’exprimer une nouvelle fois tout le mépris de ce gouvernement envers les travaux des parlementaires. Alors qu’il est urgent de défendre un droit pour tous à l’énergie, la privatisation de GDF correspond à la mise en oeuvre d’une nouvelle politique d’entreprise tournée vers la réalisation de profits toujours plus importants pour les actionnaires. Ainsi, à peine cette fusion réalisée, Jean-François Cirelli, ancien PDG de Gaz de France et futur numéro 2 du groupe, nous explique qu’il va falloir augmenter une nouvelle fois les tarifs du gaz pour tenir compte de l’évolution du prix du pétrole. Et ce, alors même que ces tarifs ont déjà augmenté de 10% depuis le 1er janvier dernier.

GDF n’a, en réalité, jamais cessé d’être rentable, y compris dans le contexte actuel qui a permis la réalisation de profits records. Mais est-ce réellement une coïncidence ? Luc Chatel, secrétaire d’Etat à la consommation, va même plus loin en promettant une nouvelle fixation des tarifs réglementés qui ne serait plus du seul ressort de l’Etat. Tout cela converge dans le même sens, celui d’une libéralisation du secteur de l’énergie au détriment des consommateurs pour qui l’accès à ce bien de première nécessité va devenir un luxe.

Les déclarations du Président en faveur du pouvoir d’achat sont complètement déconnectées de la politique mise en oeuvre par son gouvernement. Nous considérons pour notre part que l’énergie n’est pas une marchandise comme les autres et que son exploitation ne peut être abandonnée aux impératifs économiques de court terme de la loi de marché. Il est inconcevable qu’un pays riche comme la France soit incapable de garantir un véritable droit d’accès de tous à ce bien de première nécessité. Ce droit passe non par un désengagement de L’Etat mais bien au contraire par une politique publique affirmée permettant de relever les défis écologiques et démographiques du XXIème siècle.

Retour en haut