Privatisation de la poste : Michel Billout écrit aux maires de Seine et Marne

Madame, Monsieur le Maire,

Vous n’êtes pas sans ignorer que la Direction de la Poste a décidé, dans le courant de l’été, de transformer l’actuel statut de cet établissement public, particulièrement apprécié de nos concitoyens, en Société Anonyme.

Il s’agit en clair de continuer le processus de privatisation engagé par les différents gouvernements français qui a débuté dès les années 90 avec l’éclatement des PTT en deux secteurs - la Poste et France-Télécom- et poursuivi avec la privatisation des « Télécoms » en 1997.

Au plan européen, après les directives des services postaux, adoptées en 1997 et 2002, la Commission européenne a décidé, l’année passée, de clore le processus de privatisation de la Poste en libéralisant les activités postales dès janvier 2011.

Le projet concocté par Jean-Paul Bailly, PDG de la Poste, a été précisé fin août. Il a déjà suscité de nombreuses réactions hostiles d’usagers, de syndicalistes et d’élus. Dans ce contexte le Président Sarkozy a lui-même décidé de créer une commission chargée d’évaluer l’impact sur la Poste de l’ouverture à la concurrence de l’activité postale.

De mon point de vue, cette mise en concurrence et cette marchandisation précipitée va à l’encontre de l’égalité des citoyens et de la solidarité des territoires car la Poste est un « service public national » qui est la « propriété de la collectivité » selon le préambule de la Constitution.

En votre qualité d’élu(e) vous êtes donc concerné(e) et je vous sais très attaché(e) à l’existence et à la qualité des services publics de proximité porteurs d’activités et renforçant le lien social dans nos villes et nos villages.

Je me permets de vous transmettre la pétition portée par l’ensemble des partis de gauche s’opposant à cette privatisation et exigeant un débat public sur le service public postal.

L’article 11 de la Constitution révisée ouvre droit d’initiative citoyenne et les enjeux sont suffisamment importants pour utiliser ce moyen de consulter nos concitoyens.

Vous remerciant de votre attention et restant à votre disposition pour toute information complémentaire, je vous prie d’agréer, Madame, monsieur, l’expression de mes sentiments dévoués.

Michel BILLOUT
Sénateur de la Seine et Marne

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