Fermons les établissements pénitentiaires pour mineurs

Fermons les établissements pénitentiaires pour mineurs (Aloïs Moubax - https://www.pexels.com/fr-fr/@aloismoubax)

Il y a 6 mois un jeune adolescent était retrouvé mort, pendu dans sa cellule. Loin d’être un acte isolé, nous apprenions à cette « occasion » que 72 tentatives de suicides avaient eu lieu dans ce type d’établissement depuis leurs ouvertures quelques mois plus tôt en juin 2007.

J’ai donc saisi la Commission Nationale de Déontologie de la sécurité qui, dans son avis rendu au garde des Sceaux le 17 novembre, émet des conclusions accablantes.

Les EPM n’ont « rien à envier » aux prisons classiques. Durant son court séjour au sein de cet établissement, l’adolescent aura connu les brimades auxquelles sont habituellement soumis les adultes incarcérés : aucune prise en charge psychiatrique, fenêtres de sa cellule condamnées, plusieurs jours sans lumière, sans télévision, ni activité, des transferts d’unités répétés, etc... Pourtant, Madame Dati avait jugé l’établissement de Meyzieu comme un exemple et une illustration parfaite de ce que préconise la future loi pénitentiaire et le suicide survenu cet hiver, selon la ministre de la justice « ne remet pas en cause ces établissements ».

Ce drame montre à quel point la solution du tout répressif et de l’enfermement est inefficace, inadapté et criminogène pour les mineurs. La mise en place des EPM a coûté plus de 90 millions d’euros pour un résultat contesté par une grande partie des professionnels de l’éducation, et au détriment des autres moyens de prise en charge des mineurs. Ces investissements sont en effet autant de moyens qui n’ont pas été mis dans les centres ouverts, qui sont pourtant plus efficaces que la prison, notamment en matière de récidive. le Genepi souligne à ce propos que le taux de récidive des adolescents issus des CER est de 10% seulement contre 60% pour les mineurs sortant de prison.

Plus que jamais, il faut totalement remettre à plat la politique de prise en charge de la délinquance des mineurs et de sortir du « tout répressif » avant que d’autres drames comme celui de Meyzieu ne se reproduisent.

Retour en haut