La guerre des classes au Sénat

La guerre des classes au Sénat (Pixabay)

La droite et le centre se sont livrés depuis deux jours au Sénat à une surenchère écoeurante pour soulager les plus riches sur le dos des revenus des plus modestes.

D’abord ils ont essayé avec l’amendement Marini d’accorder un cadeau fiscal de 10 700 euros aux actionnaires pour compenser leurs pertes en bourses. Puis une partie de la droite sénatoriale a carrément tenté de supprimer l’Impôt de solidarité sur la fortune, à l’initiative d’un amendement de Jean Arthuis, soutenu par l’ensemble des sénateurs centristes et une partie des sénateurs UMP, Philippe Marini en tête.

N’étant pas parvenu à faire adopter ces cadeaux pour les plus riches, les mêmes se sont retournés ensuite contre les ménages aux revenus modestes. Un autre amendement Marini, adopté grâce aux sénateurs UMP et centristes a ainsi supprimé la demi-part fiscale dont bénéficient aujourd’hui les parents isolés au titre de leurs enfants majeurs. Cette agression répugnante a reçu le soutien du gouvernement : après le plan de relance des profits, voilà le plan de relance de la revanche sociale.
Cet amendement est en effet une attaque indigne contre les 4,3 millions de ménages concernés. Souvent en détresse familiale et sociale, ces ménages vont perdre un avantage moyen de 400 euros par an. Les mères célibataires seront les premières victimes de cette attaque qui est ainsi à la fois anti-sociale et anti-féministe. Ce sont aussi elles en effet qui accumulent contrats précaires et temps partiels contraints.

La droite et le centre se livrent ainsi au Sénat une véritable guerre des classes en pleine crise économique et sociale. Face à cet acharnement contre les salariés et leurs familles, j’en appelle aux parlementaires, et notamment aux députés, qui adopteront la version finale du budget en Commission Mixte Paritaire pour qu’ils écartent cet amendement scélérat.

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