Un avenir pour France Télécom dans le service public

par Marie-France Beaufils

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher(e)s collègues,

70 Milliards d’euros d’endettement font de France Télécom, aujourd’hui, l’entreprise la plus endettée du monde. Triste record !

En 1996, Monsieur Fillon, déjà ministre, faisait le premier pas en transformant l’entreprise publique en société anonyme, avec pour principal actionnaire, l’Etat à 54 %.

En Octobre 1997, l’ouverture du capital au privé et l’entrée en bourse accéléraient la cadence. En septembre 1997, nous déclarions : « Les solutions autres que la privatisation rampante existent. Ne faut-il pas les explorer maintenant pour éviter de prendre des décisions qui pourraient être graves pour notre avenir ». Nous n’avions pas été entendus à cette époque.
La dérive était amorcée.

Les « usagers » en 1996 payaient l’abonnement mensuel 1,79 euros, soit 11,74 francs, ils sont devenus « clients » aujourd’hui et payent 12,55 euros, soit 82,32 francs.
Monsieur le Ministre, les seuls bénéficiaires de votre politique, en fait, ce sont les marchés financiers !
Alors que vous affirmez qu’il n’y aura pas de licenciements secs, aujourd’hui, 25 000 départs en préretraite sont annoncés. Des rumeurs courent prévoyant 45 000 licenciements et plus, 2000 d’ores et déjà pour Orange.

Quel avenir réservez-vous aux fonctionnaires de l’entreprises ? Vous voulez faire payer au personnel les conséquences d’une gestion avec pour seul objectif : la rentabilité financière.

Pour France Télécom, il faut, immédiatement, que, contrairement à ce que vous prévoyez, les cessions d’actifs, pour regagner en liquidité, ne mettent pas en cause la cohérence du service public, par la privatisation.
La réduction de la dette doit être financée par les banques qui ont profité de bonnes opérations. La consolidation de France Télécom doit être aussi leur affaire et pas seulement celle de l’Etat et des contribuables.

Les intérêts des salariés actionnaires et des petits porteurs doivent être préservés.
Dans vos cartons, des études de privatisation sont ficelées et prêtes à sortir (Air France, EDF/GDF)
Je vous demande solennellement de faire procéder à un bilan des déréglementations et de suspendre tous les projets en cours. L’existence des services publics s’appuyant sur un secteur public modernisé est vitale pour notre pays.

A la domination des marchés financiers, c’est l’intérêt des usagers et des personnels qu’il faut privilégier ! Tirant les leçons de l’expérience, n’est-ce pas plutôt un pôle public des Télécom dont nous avons besoin.

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