Forum méditerranéen – la dimension méditerranéenne de l’OSCE : perspectives et défis

Forum méditerranéen – la dimension méditerranéenne de l'OSCE : perspectives et défis - DÉLÉGATION FRANÇAISE À L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE L'O.S.C.E. (Catalin Besleaga - https://www.flickr.com/photos/th3sly/)

Athènes, le 9 octobre 2009

Mes chers collègues,

Vous vous en souvenez, l’année dernière, au cours du Forum méditerranéen de Toronto, nous avions centré nos discussions sur l’Union pour la Méditerranée, projet de renforcement et de rénovation des relations entre les pays de la rive nord et de la rive sud de la Méditerranée, sur la base d’initiatives concrètes. Nous avions placé beaucoup d’espoir dans ce programme. Or, je constate que celui-ci n’a guère progressé depuis.

Ce blocage prévisible s’explique en grande partie par les tensions croissantes qui empoisonnent les relations entre Israël et les pays arabes en raison du grave conflit israelo-palestinien. Je n’ai pas besoin de vous rappeler combien la guerre de Gaza, en décembre dernier, a fini de ruiner les perspectives du processus de paix. Le récent rapport du Juge Goldstone, réalisé à l’initiative du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, accuse Israël d’avoir, je cite, « fait un usage disproportionné de la force et violé le droit humanitaire international lors de son offensive ». Plus grave, le rapport conclut que « des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ont été commis par les forces armées israéliennes ».

Ce constat est inacceptable, d’autant plus de la part d’un Etat qui prétend vouloir renforcer ses relations avec l’Union européenne. Nous ne pouvons accepter un tel mépris des principes démocratiques et des valeurs humaines que nous défendons dans cette assemblée.
Je condamne bien sûr également les actes terroristes du Hamas et les tirs de roquette qui engendrent des pertes civiles. Dans tous les cas, des sanctions internationales devront être prises.

Il reste incontournable de relancer un nouveau processus de paix. De ce point de vue, je salue le volontarisme de la nouvelle approche américaine au Moyen-Orient, même si les résultats se font attendre.

La normalisation espérée des relations entre Israël et les pays arabes nécessite la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas et sa renonciation au terrorisme.. Cela passe aussi forcément par la réconciliation interpalestinienne et cela implique donc l’intégration du Hamas dans les discussions. Car, quoi qu’on en dise, le Hamas a été démocratiquement élu.

De son côté, le gouvernement de M. Netanyahu doit faire preuve de courage et engager enfin son Etat dans la voie de la légalité internationale, à travers le respect des mutliples résolutions du Conseil des Nations Unies qui n’ont jamais été appliquées par Israël, et ce en toute impunité. Cela signifie de mettre un terme définitif au processus de colonisation incessant en Cisjordanie et à Jérusalem Est, comme le réclame le Quartet. A cet égard, les Etats-Unis comme l’Union européenne doivent se montrer inflexibles. De même, Israël doit procéder à la libération des milliers de prisonniers politiques palestiniens et accepter la création d’un Etat palestinien reposantt sur les frontières définies en 1967. Enfin, Israël doit mettre un terme au blocus de Gaza, car celui-ci condamne les populations palestiniennes à une situation humanitaire dramatique, qui ne fait qu’attiser leur ressentiment et que l’on ne peut tolérer au sein de notre assemblée.

Au total, la seule solution réside dans le dialogue en vue de l’instauration de deux Etats indépendants vivant côte à côte, qui établirait enfin les conditions d’une paix juste et durable et la sécurité de deux peuples meurtris par des années de guerre. Notre rôle de parlementaires est de contribuer à créer les conditions d’un tel dialogue, en incitant les parties à la flexibilité. Le forum méditerranéen de l’Assemblée de l’OSCE peut précisément constituer cet espace d’échanges et de débat.

Je vous remercie.

Retour en haut