La dramatique situation sanitaire de la population du Nord – Pas-de-Calais est une injustice à laquelle il faut mettre fin

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

Il y a quelques jours, La Voix du Nord publiait une enquête sur l’état sanitaire du Nord – Pas-de-Calais destinée à mesurer l’évolution de la situation depuis mars 2007, date à laquelle ce journal avait publié sa première enquête sur la santé en Nord - Pas-de-Calais. Le constat était alors particulièrement accablant. Classée 22ème sur 22 au niveau national, la région se distinguait notamment par l’espérance de vie la plus faible de France, une surmortalité préoccupante, un manque criant de moyens et de personnels médicaux.

Le Président de la République, nouvellement élu, s’était ému de cette situation et avait fait part de sa volonté de, je le cite, « prendre le problème à bras-le-corps ».

Cependant, deux ans plus tard, la situation n’a guère évolué. Si quelques progrès ont été effectués, notamment en matière de mortalité des moins de 65 ans, les écarts continuent à se creuser avec les autres régions françaises.

Malgré le dévouement des médecins, chirurgiens, infirmières, aides soignantes, malgré la présence d’un CHR-U très performant, malgré l’engagement déterminé des élus locaux et de tous ceux qui, au quotidien, agissent pour améliorer l’état sanitaire du Nord – Pas-de-Calais, la surmortalité y est aujourd’hui supérieure de 30% à la moyenne nationale pour les femmes et près de 40% pour les hommes.

Pire encore, dans certains secteurs, tels que l’arrondissement de Lens ou celui de Valenciennes, la surmortalité atteint des taux records, dépassant largement 40% pour les femmes et 50% pour les hommes.

Manque historique de moyens médicaux, pénurie de spécialistes et, désormais, de généralistes, soit 277 médecins (toutes catégories confondues) pour 100.000 habitants contre 290 pour la moyenne nationale, insuffisance tant des actions de prévention que de la médecine scolaire, de la médecine universitaire et de la médecine du travail, tels sont les facteurs qui peuvent expliquer la dramatique situation sanitaire de la population du Nord – Pas-de-Calais.

En plaidant pour ma région, je plaide également en faveur de tous ces territoires en déshérence où l’effort de l’Etat dans le domaine de la santé demeure par trop insuffisant ou même régresse. Ils correspondent en général à des secteurs où la fracture sociale est plus importante qu’ailleurs.

Madame la Ministre, il est temps de prendre enfin des mesures inégalitaires pour que le Nord – Pas-de-Calais – qui compte, faut-il le rappeler, plus de quatre millions d’habitants – puisse au minimum rattraper son retard sur les autres régions françaises, ce qui ne serait que justice.

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