L’ambiguïté du gouvernement face à l’envoi de nouvelles troupes dans le bourbier afghan

L'ambiguïté du gouvernement face à l'envoi de nouvelles troupes dans le bourbier afghan - Afghanistan (Gertrud Zach)

Hier soir, mardi 1er décembre, Barack Obama, a annoncé l’envoi de 30 000 hommes supplémentaires en Afghanistan. Il demande au gouvernement français l’envoi de 1 500 nouveaux soldats dans ce pays.

La France qui a déjà payé un lourd tribut à cette guerre, en y perdant 36 soldats, ne peut souscrire à cette demande. Le Président de la République qui s’est engagé à ne pas envoyer de troupes supplémentaires en Afghanistan trahirait l’opinion publique si il cédait aux pressions des américains alors que deux français sur trois sont opposés à la présence de nos troupes dans ce pays. L’annonce par Nicolas Sarkozy du report à la fin du mois de janvier d’une décision ferme et définitive ne saurait mieux la faire accepter par l’opinion. Le gouvernement doit clarifier sa position à l’occasion de la réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN qui débute demain, jeudi 3 décembre.

Le gouvernement ne peut justifier l’envoi des troupes françaises supplémentaires sous le prétexte qu’elles s’y rendent pour former l’armée afghane. Il ne peut jouer de l’ambiguïté consistant à se cacher derrière le paravent de l’afghanisation de l’armée, affichée par le Président Obama, hier soir.

La fuite en avant orchestrée par les américains et dans laquelle s’enferre la France doit cesser. La stratégie américaine du tout militaire même revisitée sous l’angle de l’afghanisation est un leurre et est vouée à l’échec.

La corruption du pouvoir afghan lui fait pâtir d’un manque de légitimité chronique auprès des populations et a, par rejet du pouvoir en place, accru l’influence des talibans. Il faut créer les conditions de développement économique et social de développement pour permettre un retrait rapide et progressif de nos troupes.

Les forces de l’Otan sont de plus en plus perçues par les afghans comme une armée d’occupation et ces 30 000 soldats supplémentaires vont encore accentuer ce sentiment. Les Nations Unies doivent retrouver leur place en Afghanistan. Des casques bleus doivent prendre le relais de troupes de l’Otan avec un mandat basé sur une solution politique et non militaire au conflit.

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