Gouvernement échange pouvoir d’achat contre santé dégradée

La décision de la Ministre de la Santé, Madame ROSELYNE BACHELOT-NARQUIN de conditionner la revalorisation de la profession d’infirmière, au recul de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans contre 55 à l’heure actuelle, constitue une négation sans précédent de la pénibilité de cette profession.

Agissant ainsi, le Gouvernement donne l’impression de vouloir troquer une augmentation légitime du pouvoir d’achat des infirmières, contre une exposition prolongée à des conditions de travail de plus en plus dégradées et stressantes, dont les conséquences pèsent sur la qualité de vie des personnels concernés, et peut être même sur leur espérance de vie.

Cette démarche est naturellement à mettre en relation avec l’échec des négociations sociales sur la reconnaissance de la pénibilité. Un échec entièrement imputable au MEDEF qui, pour rendre impossible tout départ anticipé à la retraite, a exigé des conditions si restrictives qu’elles étaient impossibles à réunir.

En réalité, la seule préoccupation du MEDEF comme du Gouvernement, curieusement absent de ces négociations, est de tout mettre en œuvre pour que 2010 soit l’année de l’allongement de l’âge légal à la retraite, préférant éviter le débat de fond qu’est celui du financement de notre système de protection sociale.

Alors qu’aura lieu ce jour un débat au Sénat sur le thème « Emploi des séniors, pénébilité, âge de départ à la retraite : quelle réforme pour 2010 ? », les sénatrices et sénateurs du groupe CRC-SPG affirment qu’ils seront dans l’hémicyle, la voix des femmes et des hommes usés par le travail, pour qui le départ anticipé à la retraite comme compensation de la pénibilité au travail est une mesure de justice sociale

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