Paris-Dauphine : une augmentation des frais de scolarité inacceptable

Paris-Dauphine : une augmentation des frais de scolarité inacceptable - Autonomisation des universités

Le 5 février 2010

Depuis plusieurs mois, je dénonce l’autonomisation des universités. Celle-ci menace en effet l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur pour les plus modestes.

La décision de l’Université Paris-Dauphine, désormais partenaire de pôle privé Léonard de Vinci à la Défense, d’augmenter ses frais d’inscription pour la rentrée prochaine vient malheureusement confirmer cette inquiétude.

Ainsi, le vote de l’augmentation des frais d’inscription jusqu’à 4000 euros pour certains masters, constitue un véritable déni de démocratie.

La direction cache cette décision indigne de faire payer aux étudiants la diversification de ses offres de diplômes derrière un pseudo barème de dégrèvements de frais par tranche et d’exonération pour les étudiants boursiers.
Cette exonération des frais scolaires à Dauphine pour les boursiers est un effet de simple annonce, puisqu’ils ne représentent qu’environ 15% des effectifs totaux.

Les dégrèvements par tranche de revenu brut fiscal relèvent du même bricolage, pour faire avaler la pilule d’une augmentation inacceptable. Pour la tranche la plus basse, le revenu butoir est de 40000 euros par an ! Les frais scolaires seront désormais pour cette tranche de 1500 euros, soit une augmentation de près de 650% par rapport à la rentrée 2009 !

Dauphine revendique son ambition de devenir une « université sélective », avec une sélection par l’argent. Cet élitisme nauséabond par le revenu de la famille est scandaleux. Il foule aux pieds les valeurs essentielles de notre République, l’égalité et la démocratie.

Il faut dénoncer cette décision indigne. Mais elle ne doit pas devenir un rideau de fumée, ni dissimuler la part cachée de l’iceberg qu’est la réforme de Loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités, dite loi LRU, conduite par Valérie Pécresse, tête de liste UMP en Ile-de-France pour les élections régionales.

Si Dauphine peut décider librement de tels frais d’inscription, c’est bien à cause de son statut de « grand établissement », intégré, avec les universités, dans la loi LRU, qui les autonomise et leur laisse tout pouvoir, sans contrepartie.

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