Un nouveau pas franchi dans la précarisation de l’enseignement

Mardi 9 mars, Luc Chatel, ministre de l’Education, a annoncé que les établissements scolaires pourraient puiser dans un contingent de retraités et d’étudiants pour palier les absences de profs.

La réaction de Michel Billout, sénateur de la Seine-et-Marne....

"Avec les sénateurs de mon groupe, je partage le désarroi légitime des parents face à un dispositif de remplacement qui peine parfois à trouver des solutions aux absences des enseignants, notamment concernant le remplacement de courte durée.

Je le partage d’autant plus que je me suis toujours attaché à lutter contre la politique gouvernementale qui n’a fait qu’amplifier ce problème et que, encore une fois, ce sont les élèves les plus en difficulté qui en subissent le plus les conséquences.

Utilisant cette inquiétude, le Ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a annoncé hier, mardi 9 mars, une mobilisation générale qui ressemble davantage à une nouvelle étape dans le plan de démantèlement du service public de l’enseignement qu’à une lutte contre les absences non remplacées des enseignants. Il prévoit ainsi le recours à un « vivier » de remplaçants non titulaires qui serait constitué de jeunes retraités de l’éducation nationale, d’étudiants en cours de formation ou juste diplômés pour répondre à des remplacements urgents, et annonce « l’assouplissement du dispositif » qui donnerait la possibilité de faire appel à un remplaçant en dehors de l’académie concernée.

Cette réponse est non seulement dangereuse mais profondément hypocrite.

Alors même que le gouvernement est responsable de la dégradation des conditions de remplacements, notamment avec l’application de la RGPP, par la réduction drastique du nombre de postes d’enseignants. Alors que 3 000 postes de remplaçants titulaires ont été supprimés en 2009 et que la part du budget voté en 2010 affecté au remplacement est encore en diminution, le Ministre, qui semble soudainement s’intéresser à la question, nous propose aujourd’hui une solution qui ne fera que précariser davantage la situation des enseignants remplaçants.

En augmentant le recours aux non titulaires pour les remplacements urgents, le Ministre s’assure une main d’œuvre flexible, disponible immédiatement et bon marché. Mais il sacrifie ainsi la qualité de l’enseignement public au nom de mesures d’économies dont les élèves seront finalement les premiers à pâtir.

Je pense que le remplacement doit effectivement être assuré, mais par des enseignants formés, expérimentés, tant les missions qu’ils assurent sont porteuses d’enjeux essentiels. C’est pourquoi la première mesure à prendre immédiatement est l’arrêt des suppressions de postes dans l’Education Nationale. "

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