Remplacement d’une enseignante en congé maternité

INSPECTION ACADEMIQUE de GRENOBLE
 Madame LESKO, Inspecteur de l’académie

Grenoble le 20 juillet 2010

Madame l’Inspectrice de l’Académie,

Je souhaite appeler votre attention sur le remplacement d’une enseignante en congé maternité à l’école élémentaire « Pierre Bouchard », située sur la commue de Chasse-Sur-Rhône.

En effet d’après les éléments qui m’ont été communiqués, cette enseignante a été informée qu’elle ne retrouverait pas son poste au sein de cette école à l’issue de son congé maternité. Son poste aurait été affecté à un jeune enseignant dans le cadre de la nouvelle formation des maîtres.

Je tiens à vous exprimer ma profonde indignation quant à cette décision. Au delà du manque de considération à l’égard de cette enseignante, elle est hautement discriminante. Elle est d’autant plus indigne qu’elle émane d’une Institution publique, qui se doit pourtant d’être exemplaire envers les valeurs de la République !

Cela est d’autant plus grave que ce cas de figure est loin d’être isolé, la presse faisant état d’un cas similaire au sein du groupe scolaire de Sermerieu, et des dizaines d’autres cas auraient été identifiés par les syndicats. En outre, il semblerait que les mêmes modalités seraient envisagées pour les enseignants de retour d’un congé de longue maladie. Je m’interroge donc quant à la politique mise en œuvre au sein de l’Académie, condamnable sur la forme et préjudiciable sur le fond en matière de conditions de scolarisation des élèves et de conditions d’enseignement.

En effet, le remplacement de ces enseignantes par de jeunes stagiaires découle directement de votre application de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants, dite réforme de la « mastérisation ». Alors que le ministère préconisait une affectation des stagiaires en surnombre jusqu’en novembre et des remplacements long ensuite, vous avez décidé de les affecter sur des postes à l’année.

Au delà des conséquences discriminatoires de votre application de cette réforme, elle constitue, à mon sens, une régression considérable.

Faute d’avoir reçu une formation professionnelle universitaire et d’avoir effectué des stages devenus facultatifs, les nouveaux enseignants seront démunis devant les difficultés d’apprentissage de leurs élèves.

Cette réforme est par ailleurs en contradiction avec les récents rapports parlementaires et les états généraux de la sécurité à l’école, lesquels ont souligné la nécessité d’une formation accrue des enseignants à la pédagogie.

A la lumière de ces éléments, je vous demande de revenir sur vos décisions en permettant aux enseignant-es de retrouver leur classe à l’issue d’un congé maternité ou à l’issue d’un congé pour longue maladie, comme elles et ils sont en droit de le prétendre.

Je vous informe, par ailleurs, que j’ai saisi Monsieur le Ministre sur ce dossier.

En vous remerciant de toute l’attention que vous porterez à cette requête et des informations que vous pourrez me communiquer sur la suite susceptible de lui être réservée, je vous prie de croire, Madame l’Inspectrice Académique, en ma parfaite considération.

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