Les solutions pour résoudre les problèmes posés dans ce pays ne seront pas militaires, mais politique

Monsieur le Président de la République

Palais de l’Elysée

55, rue du Faubourg Saint Honoré

75 008 PARIS

Monsieur le Président de la République,

Le 21 septembre est une journée organisée par les Nations Unies pour que résonne dans le monde un appel à la Paix et à la non violence.

Je me permets de saisir cette occasion pour évoquer auprès de vous la politique que mène notre pays en l’Afghanistan.

Il faut malheureusement constater aujourd’hui qu’une majorité d’Afghans semble considérer la présence des troupes de l’Otan comme celle d’une armée d’occupation. Pire, la sympathie des Afghans vis-à-vis des talibans n’a cessé de grandir, si bien que l’échec des troupes de la coalition semble inéluctable.

Dans ces conditions, notre pays doit absolument s’interroger sur le sens de la présence de nos troupes dans ce pays et sur la politique que nous entendons y mener.

Cette guerre s’éternise depuis neuf ans sans qu’une issue ne se dessine clairement. De plus, comme le montrent de récents sondages, une large majorité de nos concitoyens n’accepte plus que nous continuions à perdre des soldats alors qu’il y a peu de résultats concrets et pas de véritables avancées politiques.

A l’évidence la stratégie américaine, que nous appliquons avec suivisme, qui se fonde essentiellement sur la « contre-insurrection », est un fiasco. Cette stratégie est contestée de toutes parts, y compris par l’opinion publique des Etats-Unis et de différents pays de la coalition.

Il faut donc en changer.

Les solutions pour résoudre les problèmes posés dans ce pays ne seront pas militaires, mais politiques.

Ces questions doivent être enfin débattues publiquement, démocratiquement, par les représentants élus du peuple français.

Un débat au Parlement sur le sens de notre engagement en Afghanistan est nécessaire. La question du retrait de nos troupes dans les plus brefs délais devra ainsi être posée.

Notre pays devrait, en outre, proposer que ces questions soient discutées au Conseil de sécurité et devant l’Assemblée générale de l’Onu.

Cela pourrait déboucher sur l’organisation, sous l’égide de l’Onu, d’une conférence internationale pour la reconstruction de l’Afghanistan par l’aide au développement, dans toutes ses dimensions économiques, sociales, ainsi que par l’établissement d’institutions étatiques, démocratiques et garantes de la souveraineté de ce pays.

Pour consolider ce processus, qui implique un changement radical de stratégie de la part de la coalition internationale, il est nécessaire que les pays de la région en soit parties-prenantes.

Telles sont les réflexions et les propositions que je souhaitais vous soumettre à l’occasion de cette journée internationale de la Paix.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

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