Déremboursement de 600 médicaments

Déremboursement de 600 médicaments (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

par Michelle Demessine, Muguette Jaquaint, Guy Fischer et Maxime Gremetz

Mesdames M. DEMESSINE, M. JACQUAINT, Messieurs G. FISCHER et M. GREMETZ réunis à l’Assemblée nationale à l’occasion d’une initiative des groupes parlementaires communistes sur la réforme des retraites ont exprimé leur désaccord sur l’arrêté pris en catimini, ce week-end, décrétant la baisse sensible du taux de remboursement de plus de 600 médicaments, dont le service médical rendu est jugé modéré.
Ils dénoncent ce nouveau plan de déremboursement qui concerne des médicaments très prescrits dont l’efficacité n’est pas contestée, et qui devraient, par conséquent, être pleinement remboursés par la sécurité sociale.

Ils refusent ces mesures d’économie qui conduisent à reporter doublement la charge de ces dépenses de santé sur les assurés sociaux. Ces derniers subiront et une diminution de leur prise en charge et l’augmentation de leur cotisation de couverture complémentaire maladie.
Censée apporter une réponse au déficit de l’assurance maladie en diminuant ses dépenses, cette mesure ignore la difficulté essentielle de la protection sociale qui est l’insuffisance des recettes.

Ce stratagème qui vise à culpabiliser une fois encore l’assuré est inadmissible. Il faut impérativement trouver des ressources supplémentaires pour la sécurité sociale qui prennent en compte les richesses produites dans notre pays.

Ils réagissent d’autant plus vivement que cette décision s’inscrit pleinement dans la réforme de fond de la sécurité sociale préparée par le gouvernement selon le schéma tracé par le rapport CHADELAT suggérant trois niveaux de prise en charge des dépenses de santé et ouvrant la voie à la privatisation de la sécurité sociale.

Si M. MATTEI tient aujourd’hui un discours déculpabilisant, reconnaissant la fatalité de la croissance des dépenses de santé, sans aller jusqu’à renoncer toutefois au plafonnement de la dépense publique de soins, c’est pour mieux justifier demain la place croissante qui sera laissée aux financeurs privés.

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