Suppression de postes à la rentrée 2011

Monsieur le Ministre,

Vous avez annoncé la suppression de 16 000 postes à la rentrée 2011, dont 841 dans l’académie de Nancy-Metz. Au niveau national, ce ne sont pas moins de 28 000 emplois qui auront été supprimés en cinq ans. Ce constat inquiète non seulement les personnels de l’Education Nationale mais aussi les élus que nous sommes.

Après les restructurations militaires et la réduction des services publics qui ont déjà fortement impacté l’emploi, les conditions de vie et l’attractivité de notre territoire, les choix politiques en matière d’éducation viennent une fois de plus à l’encontre de la volonté de notre Région qui investit de façon prioritaire dans l’enseignement.

Les suppressions de poste sont justifiées, selon le gouvernement, par une baisse du nombre d’élèves. Effectivement, si l’on s’attarde sur les chiffres de l’académie de Nancy-Metz, on note qu’il y aura 3 400 élèves en moins à la rentrée 2011 : on supprime donc un poste d’enseignant par tranche de quatre élèves en moins ! Les calculs nous prouvent là à quel point ces mesures sont disproportionnées et injustifiées.

De plus, je me permets de vous indiquer, Monsieur le Ministre, que d’après les chiffres de l’INSEE de janvier 2011, notre région ne connaît plus de baisse démographique ; par contre ses besoins éducatifs sont énormes. Peut-on ainsi prendre le risque de mettre en sursis des filières entières, et pire, la viabilité même de certains établissements ?

Enfin c’est la qualité même de l’enseignement et de l’apprentissage qui est mise à mal, car la baisse constante des moyens éducatifs et l’augmentation du volume des heures supplémentaires conduisent à des conditions inacceptables : moins d’enseignants pour plus d’élèves par classe, des embauches de personnels précaires, des remplacements non assurés, des horaires et options supprimés.

Alors même que la France connaît une croissance continue du nombre d’élèves en très grande difficulté et un taux de 20% d’élèves en situation d’échec scolaire, je vous demande, Monsieur le Ministre, de bien vouloir envisager un véritable plan de relance pour l’Education en votant un collectif budgétaire qui permettrait le rétablissement des emplois supprimés en lieu et place des heures supplémentaires et l’attribution de moyens nouveaux dans les dotations des établissements. La politique éducative ne saurait, en effet, être dirigée par des considérations essentiellement comptables.

Vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ce courrier, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations.

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