Débat sur les infrastructures : région parisienne

par Hélène Luc

Le débat d’aujourd’hui est primordial pour la France. Il s’agit d’anticiper pour définir les principes qui guideront nos choix des infrastructures dont la création, entre 2003 et 2020, permettra d’éviter la congestion de nos réseaux de transport. La situation risque en effet de se dégrader compte tenu des perspectives de la demande. Cela requiert des mesures d’exception.

Le nœud du problème, c’est la capacité de notre pays à conserver un rôle moteur en Europe tout en satisfaisant les attentes de nos concitoyens. Quels transports, pour qui, et pour quel développement ? C’est là, monsieur le Ministre, que nos appréciations divergent. Jean-Claude Gayssot, dont je salue l’important travail durant son passage au ministère des Transports voulait doubler le fret ferroviaire d’ici 2010 et le tripler d’ici 2020. Vous, vous n’envisagez que de l’augmenter très faiblement et de le filialiser, c’est-à-dire de le privatiser.

La région Ile-de-France, la plus peuplée et qui produit 29 % des richesses du pays, compte aussi 17 universités, des services publics urbains originaux, une riche tradition de création et d’accueil liée au dynamisme de ses habitants et de ses collectivités locales. Mais c’est aussi une région difficile, à fortes inégalités sociales et territoriales, marquée par la pollution de l’air, de l’eau, des sols et par l’encombrement des centres urbains. Cette situation découle d’une politique d’aménagement marquée par l’inégalité de traitement entre départements, inégalité que le transfert de charges que vous envisagez ne ferait qu’aggraver encore.

Vous affirmez la nécessité d’augmenter l’effort d’équipement. Fort bien. Mais le groupe C.R.C. déplore que la réflexion ne soit conduite qu’au travers du prisme d’une vision purement comptable. Le financement est en effet la grande question. Et là-dessus, nous n’avons pas les mêmes orientations.

Dans le Val-de-Marne - pour parler d’un département que je connais bien - les retards d’investissements de l’État sont à l’origine des bouchons de l’A4 et de l’A86 - parmi les plus grands points noirs de France, voire d’Europe, qui provoquent par ricochet la saturation des voiries locales et départementales. C’est ainsi qu’à Choisy-le-Roi, une rue sert de déviation à la R.N. 6… L’État et le conseil général d’alors avaient préféré subventionner, à coup de milliards, les aménagements privés d’Eurodisney plutôt que de financer le bouclage de l’A4 et de l’A86. Les élus du département sont donc fondés à réclamer que l’État joue tout son rôle dans l’aménagement du territoire et tienne sa parole pour réaliser un contrat de plan État-région auquel le Val-de-Marne est prêt à coopérer.

L’État doit enfin engager le doublement de l’A4 à Joinville, avec passage sous fluvial, conformément à la déclaration d’utilité publique de 1998.

Les Parisiens et les Franciliens qui sont allés dimanche sur les Champs-Élysées admirer les anciennes locomotives ou les nouveaux corails, sont fiers de la S.N.C.F. et de ses cheminots.

La S.N.C.F., je tiens à le dire au président Gérard Larcher, joue son rôle de service public, sous tous les gouvernements ; ce service public qui est au cœur des luttes actuellement menées, notamment par les enseignants, mais par d’autres aussi, pour le garder et pour l’améliorer. Nous sommes résolument à leurs côtés.

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