Des menaces sur la Fonction publique

par le groupe CRC

Le ministre de la fonction publique, Jean-Paul Delevoye, vient d’annoncer la baisse des effectifs de la fonction publique, la mise en cause des 35 heures, la non revalorisation pourtant prévue des salaires, une réforme des retraites. Autant de décisions prises sans concertation avec les syndicats ou les élus.

S’appuyant notamment sur les insuffisances du secteur public, et sur la légitime aspiration des citoyens à se rapprocher des décisions, le gouvernement Raffarin offre des réponses de nature purement libérale. Il opte pour un Etat compétent pour les seuls domaines régaliens (police, justice, armée). Les collectivités territoriales auraient en charge la gestion et le financement des services publics nécessaires aux besoins des citoyens, le cas échéant en les privatisant.

C’est ainsi que, s’il prévoit une réduction des effectifs dans un secteur vital comme l’éducation nationale, il favorise les recrutements dans la police ou la justice.

Ces décisions ne manqueront pas d’entraîner une rupture de l’égalité de traitement tant des fonctionnaires entre eux que des usagers devant le service public, selon que la collectivité territoriale devenue compétente sera « riche » ou « pauvre ».

Répondre aux besoins croissants de progrès pour êtres humains, à l’exigence d’efficacité sociale, exige à l’inverse un développement audacieux et une démocratisation des moyens publics d’intervention. La nécessaire décentralisation ne saurait remettre en cause l’affirmation du rôle essentiel de l’Etat, comme garant de cette cohésion, de l’égalité et de la solidarité nationale, avec notamment une fonction publique dotée d’un personnel en nombre suffisant, compétent, formé et payé à la hauteur de ses responsabilités.

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