Conditions d’enseignement

Conditions d'enseignement - dans le 1er degrès à Vizille

A
Monsieur le Ministre de l’Education nationale,

Alertée par Monsieur le Maire et les élus en charge de l’éducation de Vizille, je tiens à attirer votre attention sur la situation inquiétante des conditions d’enseignement du premier degré sur Vizille et par là même, l’ensemble du département de l’Isère.

Le département, comme beaucoup d’autres, a subi ces dernières années de nombreuses suppressions de postes.

Un récent rapport du Sénat fait d’ailleurs état d’une augmentation sensible de la taille des classes dans notre région, ce que nous ne pouvons que constater, avec un impact évident sur la qualité des apprentissages pour les élèves et aussi bien sûr, les conditions d’enseignement pour les maitres.

Ces suppressions de postes obligent à des regroupements d’écoles ou à l’organisation des déplacements, rendant parfois improbable, dans les communes rurales et dans les zones montagne, le maintien du service public de l’éducation nationale.

Par ailleurs, un nombre important de postes de RASED ont été supprimés alors que l’on sait le rôle fondamental de ce soutien aux enfants porteurs de handicap, en difficulté d’intégration ou ayant simplement besoin, un temps, d’un suivi plus soutenu.

Cette réduction des personnels a entrainé une rationalisation des moyens qui ne permet pas la prise en compte de la vie des enseignants et leur enjoint l’obligation de reprendre un temps plein alors qu’ils ou elles avaient souvent par obligation familiale, opté pour des mi-temps.

Enfin, la baisse de la préscolarisation dès deux ans, à l’encontre de la volonté des familles, a bien sûr participé de cet effort d’économie résultant de l’évolution de la RGPP.

Parce que toutes ces mesures n’ont pas découlé d’une politique éducative mais bien d’une politique visant la recherche d’économies par la réduction des postes, je ne peux que la contester et approuver votre volonté de ralentir l’hémorragie.

Les besoins sont aujourd’hui importants au regard de notre aspiration partagée de la refondation d’une école de la République au service de la réussite de tous les enfants, fondée sur les valeurs de justice sociale et de solidarité.

Aussi après avoir pris connaissance des ajustements du mois de juin pour la carte scolaire, en découvrant le nombre de 17 postes dont va bénéficier l’Isère dans le cadre des mesures d’urgence pour le premier degré, je réalise que nous sommes loin du compte, la ville de Vizille étant à elle seule en mesure d’absorber le quart de ces postes.

J’attends, bien entendu avec impatience les conclusions de la conférence sociale pour l’Ecole dont vous venez de lancer le coup d’envoi. Je reste confiante de ce que la diversité des acteurs sera en capacité de produire pour renouveler et accroitre les moyens affectés à l’Education Nationale après les coupes sombres effectuées par le précédent gouvernement.

Persuadée de l’attention que vous porterez à la situation sur l’Isère, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre l’expression de ma haute considération.

Madame Annie DAVID
Sénatrice de l’Isère

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