maison d’arrêt de Metz-Queuleu

maison d'arrêt de Metz-Queuleu - suppression du mirador

Evelyne DIDIER

à

Madame Christiane TAUBIRA
Ministre de la Justice, Garde des Sceaux
13 place Vendôme
75042 Paris cedex 01}

Madame la Garde des Sceaux,

Comme je l’avais déjà fait auprès de votre prédécesseur, compte tenu du changement de gouvernement, j’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation de la Maison d’arrêt de Metz-Queuleu, et particulièrement sur le projet de suppression de l’un de ses miradors.

Ce choix, fait par l’Administration Centrale dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques, intervient alors même que l’édifice a été modernisé en septembre 2011, à hauteur de 650 000 euros. Par ailleurs, le projet en cours de rénovation du quartier pour les mineurs, tant attendu, est de fait mis en suspens et certains locaux comme la salle d’activité ne verront pas encore le jour.

Cette fermeture, que l’on justifie par la possibilité d’économiser cinq emplois à temps plein, ne tient absolument pas compte de son impact sécuritaire désastreux sur l’établissement pénitentiaire. En effet, le personnel fait déjà face à une dégradation de ses conditions de travail. Les surveillants y exerçant sont quotidiennement menacés, insultés et régulièrement agressés physiquement. Ainsi, cette mesure vient accroître ce sentiment d’insécurité, en favorisant les risques d’évasion et d’intrusion. Et par là même, c’est la sûreté des riverains de la Maison d’arrêt de Metz qui est mise en danger.

De plus, la charge de travail pour les surveillants pénitentiaire sera alourdie, puisque le nombre d’heures en coursives va être augmenté. Avec cette mesure, ce sont donc également des conditions physiques plus mauvaises qui arrivent.

Ainsi, au fur et à mesure de la prise de conscience des conséquences de la suppression du mirador, le climat général tend à se dégrader. Le malaise est accentué par un sentiment d’abandon de la direction que ressentent les surveillants pénitentiaires.

Cette situation n’est pas un cas isolé sur le territoire français. Plusieurs centres connaissent des mesures identiques. Il s’agit là d’un problème de sécurité publique que l’on ne peut ignorer.

Aussi, Madame la Garde des Sceaux, je vous demande de bien vouloir intervenir afin que l’Administration Centrale revienne sur son choix de fermer le mirador de la maison d’arrêt de Metz-Queuleu, afin notamment de permettre aux surveillants de mener à bien les missions qu’ils leur sont confiées.

Vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce courrier, je vous prie de recevoir, Madame la Garde des Sceaux, mes respectueuses salutations.

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