Le retour du féodalisme

Le retour du féodalisme - Une euro-métropole dans le Rhône

Des choix cruciaux viennent d’être pris sans concertation, en catimini, entre amis et gens qui se comprennent et qui ont une soif du pouvoir sans commune mesure ; ils ont tranché entre la démocratie et l’autocratie, c’est leur manière de s’accaparer tous les pouvoirs.

De mémoire, lors de la discussion au Sénat, du projet de loi portant Réforme des collectivités territoriales en 2010, les élus socialistes avaient mené bataille contre M. SARKOZY, son Gouvernement et les élus UMP, faisant croire qu’ils ne voulaient pas de cette réforme.

Dernièrement, l’abolition du conseiller territorial laissait à penser qu’une nouvelle réforme était en cours. Or, force est de constater que tout cela n’était qu’une tromperie puisque l’on apprend que les élus de cette nouvelle entité seront désignés par fléchage lors du scrutin des municipales de 2014. Tout était donc déjà décidé sans les citoyens et sans les élus locaux. Le gouvernement socialiste savait que le département allait « sauter » !

Encore une occasion manquée pour ce gouvernement dit « de gauche » qui préfère continuer dans les pas de M. Sarkozy alors que le Sénat à basculé à gauche grâce aux élus locaux qui, dans leur grande majorité, étaient contre cette réforme des collectivités.

Tournant ainsi le dos à la démocratie locale, messieurs Mercier et Collomb affichent leur objectif : la suppression des communes, le retour au féodalisme. Remplacées par de grandes entités, regroupées comme c’est déjà le cas avec des communes du Beaujolais, les citoyens ainsi éloignés des lieux de décisions, attachés à garder leur commune, perdront pas la proximité qui a fait la spécificité de nos territoires.

Voici donc la naissance de deux grands chefs, deux grands argentiers qui se partagent le territoire : Mercier et Collomb.

En finalité, le couple marque sa volonté de voir une mise en concurrence des territoires et d’intégration intercommunale forcée, en expérimentant cette réforme alors que l’acte III de la loi de décentralisation ne sera discuté qu’au premier trimestre 2013. Il fait fi de la démocratie. Rien ne justifie la disparition des départements, Régions ou communes pas plus que la création d’une nouvelle strate.

Dans le même temps, le pacte budgétaire européen impose une tutelle sur les budgets des collectivités alors que, pour leur redonner des moyens financiers, d’autres solutions sont possibles, notamment des propositions communistes, comme la mise à contribution d’une partie des sommes colossales détournées par la spéculation financière, la taxation à hauteur de 0,3% des actifs financiers des entreprises qui permettrait d’alimenter chaque année un fonds de péréquation d’un montant d’environ 18 milliards d’euro.

Pour l’heure, seul un grand et réel débat public pourra redonner confiance et faire émerger des choix et décisions à partir des besoins des habitants des territoires.

Retour en haut