Parking payant, privatisation de certaines activités dans le nouvel Hôpital de Jossigny : Michel Billout intervient auprès de la ministre de la santé

Parking payant, privatisation de certaines activités dans le nouvel Hôpital de Jossigny : Michel Billout intervient auprès de la ministre de la santé (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

Courrier envoyé à madame Marisol TOURAINE , Ministre des affaires sociales et de la santé le 20 février 2013

Madame la ministre,

Dans le département de Seine et Marne, le nouvel Hôpital de Jossigny a ouvert ses portes en remplacement de l’hôpital de Lagny. Situé sur le territoire de la commune de Jossigny, ce nouvel équipement moderne reposera sur 460 lits à l’ouverture (600 prévus à terme) ainsi que 125 lits en psychiatrie adulte, soit un lit pour 1038 habitants au regard de 500 000 habitants concernés. Sur ce point, l’avis que j’ai personnellement formulé auprès de votre prédécesseur ainsi que de l’ARS n’a pas changé concernant le sous dimensionnement du projet en termes de capacité d’accueil au regard de la population concernée. Je continue également à regretter le refus du maintien d’une structure publique de santé et de proximité sur l’actuelle implantation à Lagny sur Marne.

Le coût du chantier a été évalué à 265 millions d’euros. Ce projet de nouvel hôpital a été subventionné à hauteur de 45 % dans le cadre des plans « Hôpital 2007 et 2012 ». La Région Île-de-France a versé la somme de 2,8 millions d’euros dans le cadre de sa politique de soutien aux constructions de Haute Qualité Environnementale (HQE), à la périnatalité et aux urgences. Enfin, Un emprunt de 70 millions d’euros s’est réalisé auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI-EIB)…

Or, malgré l’important investissement public consacré à cet établissement, le précédent gouvernement, par le biais de l’ARS, a décidé d’ouvrir largement ses portes au privé. C’est le cas de la radiothérapie, qui était auparavant assurée par le service public à l’hôpital de Lagny, et qui, sous prétexte du manque d’une soixantaine de patients, se voit confiée à la clinique Saint-Faron de Meaux.

Comment accepter, pour un bassin de population aussi important, que la permanence des urgences après 22h soit alternativement prise en charge par les hôpitaux de Meaux et Jossigny alors que le maintien des urgences sur ces deux établissements aurait été nécessaire. Cette mesure va avoir pour conséquence d’obliger les habitants du Val-Maubuée à doubler leur temps de parcours pour se rendre à une consultation externe, à des soins ambulatoires, pour une hospitalisation de jour, ou pour rendre visite à un patient, c’est une multiplication par 4 de la distance s’ils doivent se rendre à Meaux.

Autre point de colère des usagers comme des élus du secteur que j’ai reçus nombreux à ma permanence parlementaire : la gestion des 1000 places de parking dans le cadre d’une délégation de service public pour 30 ans à la société VINCI, qui rend le stationnement payant pour tous, contrairement à Lagny-sur-Marne. Je ne compte plus le nombre de mails d’usagers mécontents reçus ces derniers jours pour dénoncer une santé à "l’américaine" où il faudra désormais payer pour se faire soigner ou visiter un malade.

Emus et choqués de cette situation, les élus du Conseil Municipal de Torcy, commune relevant de la sectorisation de cet hôpital, ont voté en conseil municipal, le 23 novembre 2012, une motion qui demande :

"-que soient maintenues les urgences hospitalières après 22h d’une façon continue à Jossigny et à Meaux comme c’était le cas auparavant,

 demander l’annulation de la décision de l’hôpital de la délégation de service public de son parking, et exiger que celui-ci soit public et gratuit.

 que soient maintenues les structures publiques de santé et de proximité sur l’actuel site de Lagny-sur-Marne."

investi sur ce dossier depuis de nombreuses années, je tiens à appuyer leurs revendications. La situation nécessiterait une reprise en main de votre ministère pour mettre un frein à cette privatisation de la santé menée par les ARS depuis plusieurs années qui éloigne une partie de plus en plus importante de la population à l’accès aux soins, et s’inscrit en complète contradiction avec le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale présenté fin janvier par le gouvernement.

Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à ce dossier, je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de mes salutations respectueuses.

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