Pour les salariées, le principe d’un salaire égal

En dépit des nombreuses lois adoptées dans les dernières décennies, l’égalité entre les femmes et les hommes, pourtant inscrite dans notre constitution, tarde à se concrétiser : égalité professionnelle, égalité salariale, égalité politique... Même Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, s’émeut dans un communiqué de la différence moyenne entre les salaires des hommes et des femmes dans l’Union européenne, qui est de 16,2 %, ce qui signifie que les femmes doivent travailler en moyenne 59 jours de plus que les hommes pour gagner autant qu’eux. Cela alors que « le principe d’un salaire égal pour un travail égal est inscrit dans les traités européens depuis 1957 » !

En Europe elles sont les premières victimes de la crise économique et des plans d’austérité. Majoritairement touchées par le chômage, le temps partiel et les bas salaires, elles sont les premières à subir la baisse des prestations, la casse des services publics, les coupes sombres dans les secteurs de la petite enfance, de l’éducation, de la santé, de la perte d’autonomie, de l’accès au logement, au crédit…
Dans le monde entier, les femmes restent toujours les premières victimes des conflits, de la misère.

Avec l’Accord National Interprofessionnel signé le 11 janvier, les femmes n’en ont pas fini avec les inégalités !
Présenté comme une avancée par le patronat, les syndicats signataires et le gouvernement, cet accord dit de sécurisation de l’emploi ne fera qu’amplifier encore la précarité du salariat féminin qui représente aujourd’hui 82% des contrats à temps partiel. Ce temps partiel fixé à 24 heures minimum par semaine, ce qui pourrait se présenter effectivement comme une mesure positive, laisse cependant à l’employeur la possibilité de déroger à cette durée de multiples manières.
De plus, l’employeur aura la possibilité de modifier la durée du travail d’une salariée jusqu’à 8 fois par an sans qu’elle puisse refuser !
Pour conserver leur emploi les salariées femmes, comme leurs collègues hommes, pourront être amenés-ées à accepter soit une diminution de salaire, soit une augmentation de leur temps de travail et ce, pour le même salaire !
Un chantage à l’emploi dont je ne doute pas que les femmes seront les premières victimes.
Avec les sénatrices et les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen, je continuerai à porter toute proposition de loi favorisant l’égalité et permettant aux femmes d’articuler leur vie professionnelle et leur vie familiale.

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