Contre l’évasion fiscale, obstinément

Un article du quotidien économique "Les Echos" daté du 26 juin dernier titrait avec cette formule : "Ces 67 000 milliards de dollars qui échappent aux banques", évidemment cette lecture s’imposait. Il nous est expliqué qu’une part croissante des financements de l’économie échappe aux circuits bancaires traditionnels, c’est ce que l’on appelle le "shadow banking", la banque de l’ombre. Ainsi, entre 2002 et 2011, l’augmentation des actifs de la banque de l’ombre se chiffre à +268%, on comprend sans difficultés que la finance s’adapte dès lors que quelques règles, fussent-elles bien timides, apparaissent dans les lois bancaires votées ces derniers temps.

Quelques jours auparavant j’ai lu la déclaration finale du G8 qui s’est tenu en Irlande du Nord les 17 et 18 juin derniers, une page de 10 principes énoncés relatifs à la lutte contre l’évasion fiscale dans le monde. On veut croire ici que les fraudeurs aux impôts ont une fois de plus tremblé d’effroi, or à la lecture du document, ils seront aisément rassurés, les dirigeants du G8 ont formulé des recommandations, de simples déclarations d’intention ; les ultra riches (1% des humains) vont continuer à prospérer à moins que les 99% du "reste de l’humanité" ne se rassemblent, s’informent et s’engagent pour créer le rapport de forces qui s’imposera aux gouvernants en France et ailleurs.

Depuis 18 mois, nous avons avec les commissions d’enquête du Sénat rencontré des partisans de la lutte contre l’évasion fiscale, nombreux et divers ; magistrats, fonctionnaires, syndicalistes, journalistes, militants d’ONG, économistes... les forces existent de l’indispensable rassemblement qui seul pourra changer la donne. Nous devons travailler à construire un appel, une plate-forme large, afin d’inscrire dans la durée la bataille, la mère des batailles ?
Peut-être... tous concernés, enfin presque, 99% !