En finir avec le mensonge d’État

En finir avec le mensonge d'État - Assassinat de Maurice Audin (Bass_nroll - https://www.flickr.com/photos/bass_nroll/)

La parution récente de l’ouvrage d’un proche du tortionnaire Aussaresses, même si les propos rapportés - selon lesquels il aurait été poignardé - ne reposent sur aucune preuve matérielle, remet une nouvelle fois sur le devant de la scène l’affaire Maurice Audin.
On se souvient que le jeune mathématicien, membre du Parti Communiste Algérien, avait été enlevé en juin 1957 par les parachutistes français, torturé, puis passé pour disparu.

L’an dernier à la même époque, à la veille de la première visite à l’état algérien du Président de la République, François Hollande, je lui avais écrit pour le prier de profiter de cet événement pour faire toute la lumière sur la disparition de Maurice Audin.
« Aujourd’hui, écrivais-je, plus de cinquante-cinq ans après ce crime d’état, notre nation s’honorerait de répondre à l’exigence de vérité, non seulement de la femme et des enfants de Maurice Audin, mais des familles de milliers de jeunes algériens disparus après leur interpellation par des militaires français. »

Qu’en est-il un an plus tard ? Le Président de la République a fait remettre à Mme Josette Audin des documents d’archives vides de tout élément nouveau.

Des faits attestés nous rappellent pourtant à quel point la violence et le crime d’état sont indissociables du colonialisme : outre l’assassinat de Maurice Audin, comment oublier la sauvage répression du 8 mai 1945 à Sétif, le massacre du 17 octobre 1961 à Paris, ou encore le massacre du 8 février 1962 au métro Charonne ?

Pour apaiser enfin la douleur de toutes les victimes civiles et militaires, pour redéfinir des relations saines avec le peuple et le gouvernement algérien, il est plus que jamais indispensable et urgent de redéfinir les responsabilités de l’état français, de les assumer.
Car tant que perdureront les non-dits, le mensonge et le révisionnisme, France et Algérie ne pourront assurer la paix et la fraternité entre leurs peuples.

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