Accord maritime entre la France et le Vietnam

par Hélène Luc

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

C’est avec grand plaisir et intérêt que je prends la parole aujourd’hui dans la discussion concernant un accord maritime entre la France et la République socialiste du Vietnam.

Un Grand plaisir parce que le Vietnam est un pays que j’affectionne tout particulièrement. Pour y avoir été avec une délégation du Sénat mais également pour être léue et habiter à Choisy le Roi, vile dans laquelle séjournait la délégation vietnamienne qui participait aux négociations avec les autorités américaines lors de la signature des accords de Paris. J’y ai tissé avec ces derniers des liens particuliers qui me sont chers.

Un grand plaisir, également, parce qu’en tant que membre du groupe d’amitié France-Vietnam du Sénat j’ai souvent travaillé avec ce pays. Je veux saluer l’excellent travail mené par le groupe d’amitié dont Monsieur le Président Christian Poncelet en a été le Président pendant de nombreuses années. En ce qui concerne le Conseil général du Val de Marne, dont je suis élue, celui mène également depuis 1995 une politique active en matière de coopération décentralisée en direction du Vietnam notamment en matière de santé et de politique de l’eau. Je suis à ce titre heureuse de voir qu’il s’agit d’un des pays avec lequel cette coopération est la plus productive.

C’est un intérêt tout particulier, enfin, car la question de l’instauration de lignes maritimes directes entre la France et le Vietnam est une question majeure et primordiale dans les relations qu’entretiennent nos deux pays et qui s’inscrit au-delà dans une sphère élargie, celle de l’Europe et l’Asie.

J’aimerais à ce titre envisager deux axes qui me semblent importants et qui doivent motiver tout accord entre nos deux pays dans le domaine de l’armement maritime.

D’une part, il existe, en effet, une nécessité à rétablir des lignes directes entre les ports français et vietnamiens. Il est important de réaffirmer le lien spécifique qui unit la France et le Vietnam et d’encourager les rapports entre ces deux pays. Je rappellerai que Monsieur Jean-Claude Gayssot, alors ministre des transports, avait engagé en son temps la mise en place d’un accord maritime.

Le Vietnam se situe à un carrefour maritime entre l’Europe et l’Extrême-Orient d’une part, entre le Japon et les Tigres asiatiques d’autre part. Il peut prétendre à devenir un acteur majeur dans la région. La présence de plus en plus forte de pays comme les Etats-Unis, la Suède ou le Japon, pour n’en citer que quelques uns, nous montre à quel point ce pays tend à jouer un rôle central et la France doit en prendre toute la mesure.

Bien entendu, notre pays entretient déjà des rapports privilégiés avec le Vietnam dans plusieurs domaines et à plusieurs niveaux qu’il faut développer beaucoup plus encore. Nous pouvons dire que nous avons participé à l’essor de ce dernier au niveau international et nous ne pouvions que regretter le manque d’accord concret dans le domaine maritime.

Mais, j’aimerais, d’autre part et c’est mon second axe de réflexion, apporter un autre éclairage à ce texte. Monsieur le rapporteur, tout au long de son rapport, centre son propos sur le libre échange qui sous tendrait inévitablement cet accord.

J’aimerais au contraire insister sur le fait que, bien loin de vouloir instaurer une simple « zone de libre échange » dans un marché « très concurrentiel », la mise en œuvre d’une liaison maritime directe entre la France et la République socialiste du Vietnam doit s’entendre sous l’angle d’une politique de rééquilibrage des échanges. Cela doit s’entendre non pas en terme purement financiers mais comme une opportunité pour nos deux pays d’engager des coopérations efficaces à long terme et de promouvoir le développement des activités portuaires. Je pense ici par exemple à l’activité du Port Autonome de Marseille dont les échanges avec les pays asiatiques, notamment ceux de l’Asie du Sud-Est et de l’Extrême Orient sont devenus les secteurs les plus dynamiques du trafic portuaire marseillais.

Vous comprendrez bien, Monsieur le Ministre, mes chers collègues, que le groupe communiste républicain et citoyen salue toutes les initiatives qui renforceront les relations entre nos pays, c’est pourquoi nous voterons cet accord. Non pas pour les raisons évoquées par Monsieur le rapporteur mais parce que nous sommes convaincus qu’il constitue une chance pour la France et le Vietnam de se rapprocher plus encore et d’envisager ensemble la mise en œuvre de liens étroits qui leur seront sans aucun doute bénéfiques.

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