Jean-Marie Le Guen perd une nouvelle fois son sang froid

Jean-Marie Le Guen perd une nouvelle fois son sang froid - Déclaration du ministre des Relations avec le Parlement

Invité par une radio ce matin, M. Le Guen a qualifié de bizarrerie la situation sénatoriale, c’est-à-dire la majorité de gauche dans cette assemblée qui ne soutient pas systématiquement et docilement les orientations du gouvernement.

Expliquons simplement les choses à M. Le Guen : en 2011, les sénatrices et sénateurs du groupe CRC ont voté pour l’élection d’un Président de gauche au Sénat, Jean-Pierre Bel. La majorité de gauche au Sénat est pluraliste, le groupe socialiste n’y dispose pas d’une majorité absolue, ce qui est une chance pour le débat. Peut-être qu’une moindre domination du groupe socialiste à l’Assemblée nationale aurait évité les renoncements qui se succèdent depuis 2012.

Car M. Le Guen feint d’oublier que depuis l’automne 2012, les choix du Président de la République ont tourné le dos aux engagements de campagne.

Ce n’est pas le groupe CRC du Sénat qui a décidé de faire ratifier sans la moindre modification le traité budgétaire Merkel-Sarkozy qui soumet le budget de la France au contrôle libéral de Bruxelles.

Ce n’est pas le groupe CRC du Sénat qui a décidé une première salve de cadeaux au patronat de 20 milliards d’euros, le CICE, sans contrepartie.

Ce n’est pas le groupe CRC du Sénat qui a opté pour l’austérité budgétaire, l’austérité en matière sanitaire aggravée, loi de finances après loi de finances, loi de financement de la sécurité sociale après loi de financement de la sécurité sociale.

Ce n’est pas le groupe CRC qui a décidé avec le pacte de compétitivité le pacte Hollande-Gattaz, de capituler devant le patronat en cédant à ses exigences toujours sans contre-partie.

Oui, M. Le Guen, il y a une bizarrerie, quelque chose qui ne tourne pas rond dans votre démocratie ; c’est le renoncement aux promesses de campagne, le renoncement à l’espérance populaire du 6 mai 2012.

M. Le Guen doit en prendre conscience, ce gouvernement n’a pas une majorité à sa botte au Sénat. Par contre, il y a une majorité de gauche qui attend une politique conforme à l’intérêt populaire.

Une chose est certaine, nous réfutons l’accusation d’alliance avec la droite de la part d’un Ministre qui, député, n’a pas hésité à voté le traité Merkel-Sarkozy précité avec l’UMP et l’UDI, de la part d’un Ministre qui a bien du mal, au-delà de l’affichage, à mettre un contenu à l’idée d’une politique de gauche.

Il n’y a pas de bizarrerie au Sénat, il y a le pluralisme, un vrai débat à gauche et cela, le groupe CRC n’est pas prêt d’y renoncer, malgré les sermons d’un Ministre des Relations avec le Parlement décidément bien peu respectueux des prérogatives parlementaires.

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