Délocalisation du centre courrier d’Echirolles

Monsieur le Ministre,

Suite à l’annonce par la direction de la Poste de la délocalisation de leur centre courrier sur les communes voisines de Grenoble et d’Eybens, les facteurs d’Echirolles ont engagé une série d’actions d’information et de sensibilisation en direction des pouvoirs publics et des usagers et usagères.

Sous prétexte d’un projet urbain sur le site de la Poste principale, la direction fait le choix d’une restructuration sans concertation avec les principaux intéressés que sont les postiers et les postières, la Municipalité d’Echirolles et la population d’Echirolles. Les conséquences en seront immanquablement une dégradation de la qualité de distribution du courrier et une complexification de l’organisation du travail des agents. L’ensemble du courrier « 38130 » qui arrive aujourd’hui à Echirolles sera demain éclaté entre deux centres avec tous les risques d’erreurs que cela comporte.

Les facteurs dénoncent un projet d’autant plus absurde que la municipalité d’Echirolles leur a donné l’assurance qu’il n’y aurait pas de projet immobilier sur le site s’ils n’étaient pas maintenus dans les lieux. Par un vœu du 19 janvier dernier, le Conseil municipal affirme d’ailleurs son soutien à leurs revendications et demande leur maintien sur le site, ainsi que l’instauration d’un véritable dialogue entre la direction et les salarié-e-s de la Poste, avec la Ville et les usagers et les usagères.

Face à la mobilisation des agents et au soutien qu’ils et elles reçoivent, la direction de la Poste a cependant choisi une toute autre voie que le dialogue social et tout comme dans le conflit qui avait éclaté à Villard-Bonnot il y a quelques mois, la direction par l’intermédiaire de son directeur du courrier, Monsieur Zatti, multiplie les blâmes et les avertissements et engage des procédures de licenciements à l’encontre de militants syndicaux.

Monsieur le Ministre, je ne saurais manquer de vous rappeler la teneur de mon courrier récent par lequel je vous sollicitais en votre qualité de Ministre de tutelle face à la dégradation du service public postal et des conditions de travail des agents.

Vous ne pourrez rester insensible à la démarche des agents pour la préservation de leurs missions et de la qualité du service à la population. Vous ne pourrez tolérer que les droits des agents de la Poste soient bafoués et qu’une direction dont ce n’est pas la première tentative, multiplie les mesures d’intimidation et leur interdise l’exercice de leur droit d’expression syndicale. Il ne peut y avoir, Monsieur le Ministre, de démocratie sans démocratie sociale. C’est ce qu’on exprimé, il y a quelques jours, les millions de nos concitoyennes et concitoyens mobilisés pour la défense de la liberté d’expression et de la démocratie.

Aussi, je sollicite votre intervention afin de prendre les mesures rapides pour mettre fin à ce conflit, faire respecter le droit des agents et restaurer un véritable dialogue social. Une médiation par la Préfecture serait peut-être envisageable.

Je reste à votre disposition et à celle de votre cabinet pour toute information complémentaire.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération.

Madame Annie DAVID
Sénatrice de l’Isère

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