6 mai 2015, François Hollande fête un anniversaire mais ce sont les salariés qui trinquent

6 mai 2015, François Hollande fête un anniversaire mais ce sont les salariés qui trinquent - Loi Macron

En avril 2012, François Hollande affirmait : « Le combat de 2012, c’est de préserver le principe du repos dominical, c’est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de leur semaine à leur famille, au sport et à la culture, à la liberté. Et j’y veillerais ! »

« Pour dissuader les licenciements boursiers, nous renchérirons le coût des licenciements collectifs pour les entreprises qui versent des dividendes ou achètent leurs actions ». C’était la proposition 35 du candidat Hollande.

A maintes reprises, Premier secrétaire du Parti Socialiste, député d’opposition virulent face à Nicolas Sarkozy, le candidat à la présidence affichait ainsi son attachement aux valeurs de gauche, à la défense timide du monde salarial et des travailleurs.

Ça, c’était avant, avant le 6 mai 2012. C’était avant la capitulation devant les marchés et les exigences de Bruxelles, symbolisée par la ratification sans sourciller du traité budgétaire européen. C’était avant le CICE et le pacte de compétitivité qui offre des millions au patronat sans contreparties aucunes. C’était avant les annonces d’un dialogue social à la botte des actionnaires, avec dans la ligne de mire les seuils sociaux. Enfin, c’était avant la loi Macron, monstre juridique élaboré par le nouvel apprenti sorcier du libéralisme.

Aujourd’hui, 3 ans jour pour jour après l’élection de François Hollande par les électeurs de toute la gauche, qui souvent ne s’illusionnaient pas, mais ne s’attendaient pas à de tels renversements, le Sénat débat des articles de cette loi Macron qui s’attaque frontalement aux droits des salariés : déstructuration des conseils de prud’hommes, dilution de l’Inspection du Travail, et cette nuit ou demain, c’est le Code du travail lui-même qui est visé avec notamment pour la première fois, le recours à la procédure civile pour la résolution des conflits employeurs-salariés.

Dernier point, présenté comme positif : la légalisation de la situation des travailleurs détachés affichée par ce texte a en fait pour objectif de mettre à disposition sans risques aucuns pour les patrons une main d’œuvre mal payée, corvéable à merci et n’entraînant pas de cotisations sociales lourdes.

Décidément, ce 6 mai 2015, François Hollande fête son anniversaire mais c’est le monde du travail qui trinque.

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