La petite Charlotte au pays de Maggie

La petite Charlotte au pays de Maggie - Elections législatives au Royaume-Uni (Artem Beliaikin - https://www.pexels.com/fr-fr/@belart84)

Billet paru dans Liberté Hebdo.

La petite princesse de Cambridge, 2ème enfant du couple royal William & Kate vient de naître dans un Royaume-Uni en bien mauvais état, oh évidemment on ne se fait pas de soucis pour son avenir personnel qui, lui, est garanti jusqu’à la fin de ses jours, et peut-être même au-delà sachant que le roi ou la reine d’Angleterre est aussi chef de l’église anglicane, ça peut toujours aider.

Non, le sujet d’inquiétude naît de l’état général du Royaume-Uni, aux plans économique, social et politique aussi, même Margaret Thatcher n’avait pas été aussi loin. Le gouvernement de coalition Conservateurs/Libéraux-Démocrates a mis en place un plan d’austérité d’une ampleur inégalée depuis la seconde Guerre Mondiale, c’est ainsi que les dépenses publiques ont diminué de 6% en volume entre 2010 et 2014, alors que le PIB a augmenté quant à lui de 3%.

Les mesures les plus dures touchent les allocations logement, les prestations familiales ont été placées sous conditions de ressources (une première depuis 1946 !). Ils ont aussi supprimé les allocations scolaires attribuées aux familles pauvres dont les enfants poursuivent des études entre 16 et 18 ans, l’accès à l’Université se fait à prix d’or, à la rentrée 2012 une réforme des frais d’inscription est entrée en vigueur, du fait d’une baisse de 40% du financement public de l’enseignement supérieur, 2 universités sur 3 ont porté à 9 000 livres (12 500 euros) le plafond des frais annuels pour le premier cycle. De ce fait l’endettement des étudiants grimpe en flèche.

Or cette dette des prêts étudiants pourrait atteindre en 2044, selon les conclusions d’une commission d’enquête parlementaire, 415 milliards d’euros du fait des risques de non-remboursement au cas où les étudiants ne trouveraient pas d’emploi après l’obtention du diplôme. Les services publics, hormis le système de santé, ont connu la même purge, 156000 suppressions de postes entre 2010 et 2014...

L’objet de ce billet n’est évidemment pas de désespérer le monde, du côté de la City rassurez-vous les choses se passent au mieux, non simplement le message est que l’austérité ça ne marche pas, nulle part dans le monde... En Grande Bretagne, comme ailleurs, le nombre de pauvres a explosé, alors quand on me parle de la belle réussite des britanniques, il vaut mieux y regarder à deux fois.

Quand vous lirez ce billet, nous ne connaitrons pas encore les résultats des élections législatives au Royaume-Uni qui ont lieu ce jeudi dans une certaine indifférence il faut bien le dire, mais quel que soit le résultat et compte tenu des urgences à traiter outre-Manche, il va falloir que le peuple s’en mêle et sérieusement !

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