Au nom de la dette, que la lumière soit !

Au nom de la dette, que la lumière soit ! - Austérité

Tribune paru dans Liberté Hebdo.

Au nom de la dette, voilà des années que nos gouvernants successifs, en France et en Europe, nous imposent l’austérité avec son cortège de réduction des dépenses publiques, à l’école, à l’hôpital et dans les communes... pendant que dans le même temps les dividendes enflent et enflent...

Alors il faut sans doute s’interroger sur cette dette, ce que viennent de faire nos camarades du groupe GDR à l’Assemblée Nationale en déposant une proposition de résolution qui vise tout simplement à faire toute la lumière sur la structuration de l’ensemble de la dette de notre pays, qui s’établit rappelons-le à 2000 milliards d’euros.

Voyons un peu les chiffres... Imaginons que nous parvenions à réduire ce montant de 10 milliards par an, il nous faudrait 200 ans pour arriver au but. On nous fait peur, on nous culpabilise en disant qu’un bébé qui nait arrive au monde avec une dette de 30 000 euros, quelle honte ! Mais n’oublions pas d’ajouter qu’il y a aussi dans la colonne crédit 100 000 euros ! Comment est-ce possible ? Tout simplement en divisant les 80 milliards d’euros de l’évasion fiscale annuelle par les 800 000 naissances chaque année dans notre pays, faites le compte nous y sommes.

Et je vous invite à lire également l’ouvrage de Christophe Alévêque et Vincent Glenn intitulé « On marche sur la dette », un petit livre rédigé par un tandem humoriste et économiste, très abordable et instructif. On nous y explique notamment la genèse de ces fameux 3% du PIB à ne pas dépasser pour le déficit budgétaire chaque année. D’où cela vient-il ? Un fonctionnaire du Ministère des Finances a inventé ce dogme un soir de juin 1981. A l’origine c’est le Président Mitterrand qui avait convoqué une équipe du Ministère pour dire en substance ceci : « Trouvez-moi un truc pour que les ministres arrêtent de me demander de l’argent tout le temps », voilà pourquoi aujourd’hui tous les politiques sérieux, pragmatiques et raisonnables ne jurent que par ces sacro-saints 3% !

On apprend aussi, sauf ceux qui maitrisent la langue d’Angela Merkel, que le mot dette en allemand se dit « Schuld » qui veut également dire « coupable », intéressant non ?

Donc quand mon pays est endetté, faute de recettes et non de dépenses, je suis, vous êtes l’un des coupables, alors il faut payer !

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