En revanche, notre système est le plus discriminant socialement. Il ne répond plus à la promesse républicaine d’égalité. Votre priorité devrait donc être : une école égalitaire. Pour Mayotte et la Guyane, la promesse républicaine reste une fiction.
Ce PLF confirme la reconduction du « choc des savoirs », avec les groupes de besoins en 6e et en 5e, et les prépas lycées qui transforment le brevet en couperet et renforcent les inégalités en matière d’orientation.
Je me félicite que le Conseil d’État ait annulé les groupes de niveaux au collège. Les experts sont dans les classes, sur le terrain. Mais ils ne sont plus consultés sur les évolutions de l’école, depuis longtemps.
Selon le Conseil d’État, vos groupes de niveaux risquent d’accroître l’écart de niveau entre élèves. Pourtant, vous persistez dans cette politique libérale et renforcez la ségrégation sociale, en faisant porter la responsabilité d’une prétendue baisse de niveaux sur les élèves, les parents et les enseignants.
Vacances de postes et démissions attestent que vous ne réussissez qu’à décourager nos professeurs. Alors que 328 000 postes seront à pourvoir d’ici à 2030, le risque de désert d’éducation en France est réel.
Investissements insuffisants pour les lycées publics, orientation contrainte : vous mettez nos élèves face à un mur ! Votre considération pour les enseignants se traduit par l’absence de médecine de travail, les trois jours de carence et le gel de leurs salaires.
Double peine, donc, dans ce PLF : d’une part, 5 milliards d’euros d’économies imposées aux collectivités territoriales, chargées du bâti et du fonctionnement des écoles, collèges et lycées ; d’autre part, suppression de 4 000 postes d’enseignants, et partant, recrutement en hausse de contractuels. Preuve que la pénurie d’enseignants titulaires est organisée ! En vous contentant d’un bref entretien avant d’envoyer un novice devant une classe, vous dégradez le statut d’enseignant et abîmez la dimension universitaire de la formation.
Gratuité effective, revalorisation salariale inconditionnelle, recrutements massifs : telles seront nos propositions, issues du programme du Nouveau Front populaire. Je ne me fais pas d’illusions sur leur adoption ici, où l’on manie la seconde délibération pour écraser le débat parlementaire, mais elles sont partagées par la première coalition à l’Assemblée nationale et répondent aux attentes de l’écrasante majorité des personnels de l’école de la République.