Des drones dans nos champs, des doutes dans nos lois

Traitement des maladies affectant les cultures végétales à l'aide d'aéronefs télépilotés

Publié le 10 avril 2025 à 09:57

Pour assurer le développement durable de notre agriculture, nous devons soutenir les modernisations et donc la recherche, surtout quand il s’agit de réduire la consommation de produits phytosanitaires, d’économiser l’eau et de limiter les gaspillages.

C’est pourquoi nous soutenons les missions de l’Inrae, les expertises de l’Anses et les politiques publiques visant à pérenniser les spécificités de notre agriculture familiale, en ne laissant aucune ferme sur le bord de la route. Il n’y a pas de ruralité vivante sans agriculteurs !

Je salue l’excellence de votre approche, monsieur le rapporteur. En tant que viticulteur converti au bio, vous avez à coeur la protection de la santé des producteurs, mais aussi des voisins. Je salue également en vous l’héritier des Lumières : merci de rappeler que le progrès des sciences et des techniques peut améliorer les conditions de production, soulager la condition humaine et protéger la nature.

La mécanisation motorisée de l’agriculture est encore minoritaire à l’échelle mondiale. La traction humaine, par des femmes, est encore de mise dans certaines contrées. Quand des technologies nouvelles apparaissent qui servent le mieux-être de l’humanité, ne nous en privons pas. Avec vous, j’ai envie de dire : vive le progrès !

Mais il existe un abîme entre le silex et l’énergie cosmique : piloter cette dernière implique connaissances et précautions. Cela vaut aussi pour l’épandage des produits phytosanitaires par drone.

La culture viticole étant faiblement développée en Bretagne, je me garderai de tout commentaire sur les avantages attendus de cette pratique. Sensible au drame du chlordécone, je me garderai là aussi de toute conclusion hâtive.

Mais ce débat me semble décalé, dans un contexte d’obscurantisme marqué par des attaques contre les scientifiques. Le degré de précaution du texte constitue un aveu : difficile de conjuguer tous les paramètres. Plus la loi entre dans les détails, plus elle devient précaire et contestable. Pourtant, on nous reprochera sans doute bientôt d’avoir été trop prudents, d’avoir trop limité le périmètre...

La boîte de Pandore est ouverte, les imprécisions sont trop importantes. Nous nous opposerons à ce texte.

GérardLahellec

Sénateur des Côtes-d'Armor
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La boîte de Pandore est ouverte, les imprécisions sont trop importantes. Nous nous opposerons à ce texte.

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