L’encadrement des loyers jusqu’en outre-mer

Proposition de loi expérimentant l'encadrement des loyers et améliorant l'habitat dans les outre-mer

Publié le 6 mars 2025 à 15:55 Mise à jour le 7 mars 2025

S’il y a bien un facteur qui rend la vie chère, c’est le coût du droit au logement, particulièrement outre-mer. Dans certaines parties des outre-mer, les niveaux des loyers sont aussi élevés qu’à Bordeaux, Lyon ou Marseille, alors que les logements sont souvent vétustes.

L’accès au logement des populations les plus précaires est ainsi très difficile. Selon l’Insee, La Réunion et la Martinique sont les deux régions les plus pauvres, avec des taux de 36 et 27 % respectivement, loin de la moyenne nationale, de 15 %.

Sur le marché du logement, en fait de libre concurrence, c’est la loi du plus riche qui s’applique : 3,5 % des propriétaires possèdent la moitié des logements privés dans notre pays. Nous sommes en présence d’un monopole de multipropriétaires, dont certains profitent de la pénurie pour augmenter les loyers au-delà de toute décence.

Ce n’est pas une fatalité. L’encadrement des loyers, dont Mme Bélim propose l’extension outre-mer, permettrait d’endiguer leur hausse continue. Il faut aussi une politique de rénovation et de construction de logements sociaux - hélas, le Gouvernement s’y refuse. Nous devons aussi améliorer la qualité des logements pour tenir compte de l’urgence écologique.

Outre-mer, nous imposons des normes en complet décalage avec les réalités locales. Des matériaux comme le bois et la terre crue sont à la fois adaptés et disponibles dans ces territoires. Les mieux placés pour définir les normes pertinentes sont les acteurs du logement et du bâtiment, les scientifiques et tous ceux qui vivent dans ces territoires. C’est pourquoi nous voterons l’amendement de rétablissement de l’article 3, en espérant que le Gouvernement publie rapidement les décrets d’application.

Le chemin est encore long pour traiter la crise du logement outre-mer. Mais l’encadrement des loyers est un moyen simple et nécessaire pour avancer.

MarianneMargaté

Sénatrice de Seine-et-Marne
Contacter par E-mail Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter Voir la chaîne Youtube

En chiffre

3,5 %

3,5 % des propriétaires possèdent la moitié des logements privés dans notre pays

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

Logement