"Oui, le changement climatique et les engagements de la France nous imposent de réduire l’utilisation du charbon"

PPL visant à convertir des centrales à charbon vers des combustibles moins émetteurs en dioxyde de carbone

Publié le 26 mars 2025 à 12:09

Cette proposition de loi de Khalifé Khalifé, cosignée par l’ensemble des sénateurs mosellans, est intéressante. Avec la loi Énergie climat de novembre 2019, nous votions l’arrêt de quatre centrales à charbon tout en conservant la possibilité d’y recourir ponctuellement jusqu’en 2027.

Oui, le changement climatique et les engagements de la France nous imposent de réduire l’utilisation du charbon.

Nous ne remettons pas en cause cet objectif, pour lequel nous avions posé des conditions. Premièrement, il ne devait y avoir aucune casse sociale ; le reclassement des salariés devait être une priorité. Deuxièmement, aucune fermeture ne devait intervenir sans garantie sur la gestion des pointes de consommation. Troisièmement, les conversions devaient être soutenues financièrement.

Pour l’instant, la gestion gouvernementale de ces fermetures laisse à désirer. Notre mix énergétique repose toujours sur une contradiction : l’intermittence des énergies renouvelables impose de conserver d’autres modes de production, pilotables. En outre, dans son modèle actuel, le nucléaire ne peut répondre aux variations rapides de la demande. Les projets de conversion de Cordemais et de Saint-Avold relèvent non pas d’un fétichisme industriel, mais d’une nécessité dictée par les conditions objectives du réseau électrique.

Nous souscrivons à la possibilité pour Saint-Avold de recourir au mécanisme de capacité. Toutefois, le site est détenu par une entreprise privée, propriété du milliardaire Kretinsky, qui profite de l’argent public avant de liquider les outils de production.

Le Gouvernement propose une conversion au gaz, enterrant ainsi le projet des salariés et de la CGT pour Cordemais. Celui-ci est pourtant vertueux. Il est inconcevable de laisser EDF enterrer ce projet de conversion à la biomasse sans présenter de projet alternatif pour s’assurer que Cordemais reste un site de production d’énergie.

La pérennité des deux centrales répond à la nécessité de garder un filet de sécurité, même si RTE affirme désormais que la couverture des coûts d’exploitation n’est pas garantie en cas de conversion.

Si ce n’était pas le cas, il faudrait alors recourir aux importations pour couvrir la pointe, mais le prix à payer et le coût environnemental seraient bien plus importants.

Nous réitérons notre exigence d’un projet de loi dédié à l’avenir de notre système électrique, en lieu et place d’un décret de programmation pluriannuelle de l’énergie, qui prive le Parlement de sa compétence.

SilvanaSilvani

Sénatrice de Meurthe-et-Moselle
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