On crée un délit de « transport surfing », soit le fait d’utiliser « comme engin de remorquage ou de se tenir sur les marchepieds ou à l’extérieur dudit véhicule pendant la marche sans autorisation ». Certes ce geste est stupide et dangereux - le choc est suffisamment douloureux pour être dissuasif - mais il est assez rare pour que personne ici n’y ait jamais été confronté.
Nous nous réjouissons de la suppression du délit d’incivilité d’habitude, mais regrettons le renforcement des sanctions pour oubli de bagages, par nature non intentionnel, ou la possibilité pour les agents de sécurité, même de sociétés privées, d’intervenir dans l’espace public.
On prolonge l’expérimentation de l’usage de traitements algorithmiques avec caméras et drones, avant de la pérenniser.
Ce qui est pire, ce n’est pas tant ces mesures que l’absence des celles qui seraient nécessaires. Quels trains allez-vous sécuriser, quand les petites lignes et les petites gares auront fermé ? Quels passagers protéger, lorsqu’ils seront tous dans leurs voitures ? Il y a un peu moins de cent ans, nous avions 60 000 km de lignes ; il n’en reste plus que 28 000 ! Les lignes les moins empruntées sont délaissées alors qu’elles dynamiseraient les territoires.
Les transports de marchandises sont aussi mis à mal. Il est plus facile de taguer un train à l’arrêt plutôt qu’un train qui roule. Il est moins anxiogène d’attendre son train si les fréquences sont régulières qu’avec des trains annulés ou retardés. Il faudrait légiférer sur l’entretien du réseau, plutôt que sur le transport surfing !
Le groupe CRCE-K votera contre ce texte, en espérant que le ministre des transports présentera des projets de loi plus audacieux.