Le produit alimentaire est instrumentalisé comme produit d’appel, son prix ne correspond plus à rien. Cette pression s’exerce d’abord sur le producteur, sommé de baisser encore son prix de revient. Ce seul fait nous conduit à soutenir ce texte.
De l’autre côté, le SRP+10 impose au distributeur de réaliser une marge d’au moins 10 %.
En vérité, la seule question est celle du prix plancher en dessous lequel il serait indécent de rémunérer le producteur - bref, la question du retour de la valeur ajoutée à la ferme.
La LME de 2008 a certes permis aux producteurs de différencier leurs tarifs, mais elle a surtout parié sur l’effet concurrence plutôt que de rechercher un effet prix. Or, dans les filières alimentaires, c’est l’acheteur qui fixe le prix.
Nous soutenons la prolongation du SRP+10, mais celle-ci ne réglera pas le problème. Le déséquilibre est structurel, entre un grand nombre d’agriculteurs en amont et quelques groupes de distribution, regroupés en puissantes centrales d’achat, en aval.
Ainsi, nous soutenons les dispositions adoptées par l’Assemblée nationale qui corrèlent le prix acheté au producteur et le prix de revente au consommateur. Il n’y a pas eu d’étude d’impact, certes - mais sur le SRP+10 non plus ! La course folle vers les prix bas pèse sur les agriculteurs. Nous devons réguler par le prix, et réguler les centrales d’achat.