La dépense militaire représente 21 millions d’euros par jour - le prix d’un collège !
Comment ne pas comparer l’augmentation de 7,5 % de ce budget avec la diminution de 35 % de l’aide publique au développement ? Cette asymétrie de trajectoire nous préoccupe grandement. Elle participe de la dérive militariste planétaire qui contribue au chaos mondial et à la préférence pour la loi du plus fort au détriment de la recherche de solutions pacifiques.
Le projet de porte-avions de nouvelle génération, qui coûtera 10 milliards d’euros au total, sera lancé en 2025. Depuis vingt ans, le Charles-de-Gaulle est intervenu en Afghanistan, en Irak et en Libye, sans jamais régler les conflits, sans que la bravoure et le professionnalisme de nos marins soient en cause. Nous en récoltons aujourd’hui encore les fruits amers en Afrique.
Nous déplorons votre stratégie d’alignement toujours plus étroit à l’Alliance atlantique, alors qu’elle n’a aucune cohérence : la Turquie d’Erdogan, nostalgique de l’empire ottoman, veut étendre sa toile en Syrie, quitte à financer l’État islamique (EI).
Les États-Unis de Donald Trump sont aussi expansionnistes et Elon Musk est à la tête d’une internationale de l’extrême droite. Sommes-nous résignés à osciller entre opposition passive et soumission aux valeurs de cette nouvelle Amérique ?
La promesse de l’Otan est simple : la sécurité collective. Mais que se passe-t-il quand l’agresseur potentiel est l’un de ses membres ? Les déclarations de Trump redéfinissent l’Otan. Dans un tel contexte de menace sur la souveraineté du territoire européen, il faut renforcer les forces conventionnelles plutôt que des outils de projection coûteux et à la solde des États-Unis.
L’adoption d’une nouvelle LPM nous semblait justifiée. De fait, nous devons reconsidérer le modèle d’armée à construire. Déplorant la priorité donnée aux capacités de projection au profit d’une Amérique qui paraît de plus en plus menaçante, au détriment de la stricte défense de nos territoires et alliés proches, nous nous abstiendrons.