"Emprunter le chemin de la la coopération et de la diplomatie d’influence"

Crédits de la mission « Action extérieure de l'État »

Publié le 22 janvier 2025 à 10:32

Les déclarations intempestives et contradictoires du Président de la République, ses multiples coups d’éclat - autant de coups d’épée dans l’eau - masquent mal l’affaiblissement diplomatique de la France. Les missions se multiplient, sans cohérence, et les moyens manquent.

Depuis la fin de la crise sanitaire, le Président a multiplié les effets d’annonce sans consulter le Parlement. Le 16 mars 2023, il annonçait en fanfare le réarmement de notre diplomatie : hausse de 20 % des crédits et 700 ETPT supplémentaires d’ici à 2027. Mais l’engagement a été de courte durée ; 174 millions d’euros ont été annulés dès février 2024. La création de 75 ETPT reste insuffisante au regard de l’engagement ; il faudrait 175 postes cette année.

Les crédits de la diplomatie stagnent voire baissent quand les dépenses militaires grimpent de façon exponentielle. Voilà qui en dit long sur la prédominance accordée à la force. Les effectifs de la diplomatie ont diminué de moitié en trente ans.

Les incohérences de l’exécutif montrent que toutes les leçons des bouleversements actuels n’ont pas été tirées. Réinterprétant la doctrine Monroe, le président américain entame son mandat avec d’inquiétantes volontés expansionnistes. Son bras droit Musk assume son soutien à l’extrême droite. Faut-il désormais s’aligner sur les États-Unis, prêts à déstabiliser l’Europe pour garder leur leadership mondial ?

Un autre chemin existe, celui de la coopération et de la diplomatie d’influence, hors armée.

Mais le « en même temps » prédomine. Que dire après le départ de nos militaires de nombreux pays d’Afrique ? Le Gouvernement a diminué les crédits de la francophonie et de l’enseignement du français, pourtant vecteurs de partage. Que dire encore des incohérences entre paroles et actes vis-à-vis de l’État israélien ? Notre diplomatie est discréditée aux yeux du monde et l’influence de la France recule.

Nos compatriotes comme nos visiteurs venus de l’étranger sont victimes de vos faiblesses : incapacité à maintenir des services consulaires dignes, baisse des bourses scolaires. Nous resterons vigilants sur la qualité de service offerte par les nouveaux postes ouverts à l’étranger.

Nous devons changer de paradigme, faire le choix d’un combat pour la paix, sous toutes ses formes, par une reprise du dialogue en faveur du désarmement et de la coopération. Il faut une construction européenne indépendante et coopérative avec les pays du Sud, et élaborer une sécurité européenne commune.

Le groupe CRCE-K votera contre ce budget.

MichelleGréaume

Sénatrice du Nord
Voir le site Contacter par E-mail Contacter par télephone Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter
Les crédits de la diplomatie stagnent voire baissent quand les dépenses militaires grimpent de façon exponentielle. Voilà qui en dit long sur la prédominance accordée à la force. Les effectifs de la diplomatie ont diminué de moitié en trente ans.

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

International