Après avoir fait déplacer 1,2 millions de libanais et provoqué la mort de près de 2 000 personnes à travers d’innombrables bombardements dont certains au phosphore,
Après avoir perpétré deux attentats les 17 et 18 septembre derniers sur le territoire libanais ayant mutilé des milliers de personnes et tué des dizaines d’autres dont des enfants,
Les forces armées israéliennes envahissent dorénavant le Liban.
Cette dévorante machine de guerre qui sévit à Gaza depuis le 7 octobre, se déploie maintenant au Liban où est bombardé le point de passage de Masnaa emprunté par des centaines de milliers de réfugiés pour fuir vers la Syrie.
Le bilan de l’acharnement à Gaza est à rappeler sans cesse : plus de 40 000 morts dont 16 756 enfants, d’innombrables disparus présumés morts sous les décombres, un exode massif sans fin à la recherche éperdue d’un refuge qui n’existe pas.
Nourrissant ainsi les germes d’une guerre totale et avec elle, l’espoir de faire taire toutes les dissidences à son projet colonial, le gouvernement israélien, je dis bien le gouvernement pas le peuple israélien, bénéficie de l’hypocrisie complice des Etats-Unis et de la majorité des pays de l’Union Européenne. D’une main ces gouvernements appellent timidement au cessez le feu, de l’autre, ils continuent à fournir des armes à Israël.
« Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme », assurément.
Mais est-il sérieusement viable de penser que le Hezbollah et le Hamas peuvent être éradiqués par les bombes alors même qu’ils bénéficient d’un ancrage dans leur population ?
La guerre en Afghanistan et en Irak a représenté 21 000 milliards de dollars pour des résultats absolument navrants. L’organisation d’Al Qaida ne comptait au départ que quelques milliers de terroristes dans les montagnes d’Afghanistan, elle a ensuite recruté à tour de bras en Irak, laissant place ensuite à Daech qui a su occuper un territoire aussi grand que la Grande bretagne entre la Syrie et l’Irak.
Chers collègues, ce n’est pas de guerre dont les peuples on besoin mais de justice et surtout de paix Et la paix ne peut pas s’obtenir sous les bombes.
Nous demandons justice pour le peuple palestinien, justice pour le peuple libanais et aussi pour le peuple israélien.
Pour cela, il faut que les instruments diplomatiques de l’Union européenne frappent fort, frappent juste, contre le gouvernement de Nethanyau.
Monsieur le Ministre, quand, une bonne fois pour toute, le gouvernement mettra hors d’état de nuire la machine de guerre israélienne ? Quel énième massacre Israël doit commettre pour que vous puissiez déclarer un embargo sur toutes les armes, des sanctions financières ou encore geler les avoirs des criminels de guerre et leurs soutiens ?
Monsieur le ministre, reconnaître l’État palestinien ce n’est pas affaiblir l’État d’Israël.
Ces sanctions, l’Union Européenne n’a pas tremblé pour les prendre à l’encontre de la Russie qui, elle aussi, s’évertue à faire plier son voisin par une guerre d’agression.
La logique d’élargissement des conflits nous menace ainsi également à l’Est de l’Europe. L’enlisement généralisé dans la guerre se perpétue en Ukraine et en Russie et un risque d’escalade gravissime se renforce à mesure qu’une solution diplomatique n’est pas trouvée.
La décision de Moscou prise le 25 septembre dernier, de réviser sa doctrine nucléaire est grave et doit nous interroger. Le risque d’un conflit nucléaire est réel.
Son refus de jouer un rôle pour la paix en laissant les feux de la guerre se propager de Gaza à Kiev en passant par Beyrouth permet à l’Union Européenne d’accélérer et légitimer sa course à sa remilitarisation.
Alors que nous devrions agir en faveur d’un fonds de développement économique, social et écologique européen pour les services publics, c’est l’engrenage belliciste qui nous est promis.
Pourtant, seule une politique de paix et de sécurité collective indépendante des logiques de blocs permettra de bannir la guerre et de construire la paix.