La machine européenne à délocaliser continue

Publié le 28 mai 2024 à 15:41 Mise à jour le 30 mai 2024

Le Gouvernement se targue de réindustrialiser notre pays, mais ne tire aucune leçon des désindustrialisations passées. La sacro-sainte règle de la concurrence libre et non faussée facilite la concurrence à l’intérieur de l’Europe, où les règles du capitalisme libéral sont complètement faussées par les différences de coûts salariaux et de régimes fiscaux, voire par les aides européennes.

Les grandes multinationales ont pris l’habitude de mettre leurs sites européens en concurrence. Les nouveaux entrants dans l’Union européenne bénéficiant des fonds structurels, elles ont pu y ouvrir de nouvelles usines. Les salariés français sont souvent allés former la main-d’oeuvre qui allait les remplacer...

Comment la main-d’oeuvre française peut-elle garder sa compétitivité face à la Roumanie, où le salaire minimal est de 612 euros, ou la Hongrie, où il est de 487 euros ? Une véritable machine à délocaliser a été mise en place ! Et l’élargissement annoncé n’arrangera rien : en Moldavie, le salaire minimal est de 47 euros...

Nombre d’entreprises ferment en France, car les groupes transfèrent leurs activités en Europe de l’Est. Dans le Pas-de-Calais, les exemples sont légion. Voyez Bridgestone, qui ferme son site de Béthune pour délocaliser en Pologne.

Cette mise en concurrence n’est-elle pas l’obstacle majeur à la réindustrialisation que vous souhaitez ?

Cathy Apourceau-Poly

Sénatrice du Pas-de-Calais
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