La France compte de très bons lycées professionnels. Nous devons les développer car ils correspondent à de nombreux jeunes.
Ces dernières années, les gouvernements successifs ont développé l’apprentissage en multipliant les aides aux entreprises. Nous n’y sommes pas opposés, à condition qu’elles soient contrôlées avec rigueur. Selon l’économiste Bruno Coquet, les aides publiques à l’apprentissage étaient estimées à 25 milliards d’euros en 2023.
Mais en trois ans, elles ont été divisées par quatre. En 2022, les entreprises recevaient 8 000 euros par apprenti ; depuis février, ce n’est plus que 5 000 euros, pour les entreprises de moins de 250 salariés. Les boulangers, bouchers, coiffeurs, ébénistes, commerçants ou entreprises de la communication et du digital l’ont ressenti comme un coup dur. Il sera plus difficile pour nos jeunes de trouver une entreprise.
Le statut des apprentis mériterait d’être amélioré. L’assujettissement à la CSG et la CRDS décidé dans le PLFSS 2025 se traduit par une perte de 25 euros par mois pour ceux qui perçoivent au moins 50 % du Smic. C’est une injustice pour ces jeunes qui travaillent et vivent pour certains dans une grande précarité. S’y ajoutent des conditions de travail parfois difficiles.
Selon la Dares, un jeune sur quatre en CAP ou en bac pro met un terme à son apprentissage au bout d’une année scolaire. Comment rebondir, retrouver un établissement scolaire ? Trop de jeunes, après un échec, se retrouvent sur le bord du chemin.
Mais n’oublions pas que l’apprentissage est une source d’excellence, qui conduit de nombreux jeunes du CAP au titre de meilleur ouvrier de France. Il redonne à certains le goût des études et les mène vers l’enseignement supérieur.
Madame la ministre, à l’heure où l’on parle de souveraineté alimentaire, de cyberattaques, d’intelligence artificielle, ne faudrait-il pas renforcer les aides aux entreprises et aux apprentis, et non les couper ?