À son arrivée, le nouveau gouvernement avait deux options : soit écouter le peuple et déposer un nouveau texte, soit faire l’autruche et reprendre le PLFSS du gouvernement précédent. Évidemment, c’est la deuxième solution qui a été retenue et nous nous retrouvons à examiner les conclusions d’une CMP surnaturelle.
Je résume pour celles et ceux qui auraient raté un épisode.
Saison 1 : petits arrangements entre amis. Le gouvernement Barnier multiplie le dépôt d’amendements et le Sénat aggrave les mauvais coups du texte : désindexation des pensions sur l’inflation, heures de travail gratuit, étalement des cotisations à la CNRACL sur quatre ans au lieu de trois.
Saison 2 : poker menteur et trahison. La CMP aboutit à un accord, le premier sur un PLFSS depuis longtemps.
Nous voici désormais à la saison 3 : illusions et désillusions. C’est le texte voté par le Sénat qui sera débattu en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale. Mais les députés verront leur droit d’amendement réduit par la règle de l’entonnoir.
Nous voilà réduits à tenter de deviner les intentions du Gouvernement. La ministre des comptes publics a affirmé que travailler sept heures de plus par an était une piste. La ministre du travail envisageait une ponction sur les retraites supérieures à 2 000 euros, avant que le ministre des finances n’annonce le contraire.
Vous naviguez à vue ! Votre seul cap : prendre à ceux qui ont peu, car vous voulez ménager vos amis du CAC 40, qui n’ont pour mérite que d’être des héritiers.
Pour notre part, nous refusons les marchandages, alors que 100 hôpitaux ont déprogrammé leurs opérations pour faire face à l’épidémie de grippe. Votre logique est toujours la même : les intérêts financiers passent avant la santé des usagers.
Nous voterons donc contre les conclusions de la CMP.