Mais, alors que les pharmaciens accomplissent toujours plus d’actes médicaux, le nombre d’officines diminue. Résultat : le temps de trajet pour s’y rendre s’allonge et les inégalités s’accroissent.
Les explications sont multiples, dont la conciliation entre vie professionnelle et personnelle pour les nouvelles générations - on ne souhaite plus travailler seul et 70 heures par semaine. Quatre grands groupes privés ont ainsi bien compris l’intérêt de les accompagner, regroupant des officines et accélérant la financiarisation de notre système de santé.
Certains rachètent des pharmacies pour les fermer ensuite. Il s’agit parfois de viabilité économique, mais aussi, souvent, de recherche d’une profitabilité maximale.
Plus de 1 000 places étaient vacantes l’an passé dans les filières de formation, et 500 cette année, ce qui accélérera la désertification pharmaceutique. La réforme des études de santé et Parcoursup sont en cause : il faut se pencher sur la visibilité de la filière, monsieur le ministre.
Actuellement, les communes de moins de 2 500 habitants ne peuvent voir s’ouvrir une officine sans se regrouper avec une autre commune comptant au moins 2 000 habitants. Plutôt que de modifier ce critère, la commission des affaires sociales a préféré activer le dispositif territoires fragiles, aux décrets attendus depuis six ans - pourquoi pas une « taxe lapin » pour de tels décrets non honorés, monsieur le ministre ?
Nous souscrivons aux amendements visant à rétablir la version initiale du texte.
Face à la pénurie de médicaments, soutenons les officines plutôt que de déréglementer la vente en ligne, comme l’a annoncé le Premier ministre dans son discours de politique générale.
Convaincus du rôle central des pharmacies, nous voterons cette proposition de loi.