Planifier l’installation pour soigner partout

Déserts médicaux

Publié le 14 mai 2025 à 10:20

En France, en 2025, avoir un médecin est presque devenu un privilège.

C’est l’égalité républicaine qui est mise à mal. Le nombre de médecins par département augmente dans les zones bien dotées, quand il diminue ailleurs. Le nombre de patients est parfois cinq fois plus important pour certains médecins que pour d’autres.

Notre groupe voit plutôt d’un bon oeil toute mesure cherchant à résorber cette situation intolérable. Mais le télescopage de textes, les mesures floues annoncées ces dernières semaines soulignent l’absence de stratégie en la matière, tandis que certains s’emploient peut-être à ce que rien ne change. La santé est pourtant la préoccupation principale des Français.

Aux termes de la proposition de loi, les généralistes devraient exercer à temps partiel dans les zones sous-denses et les spécialistes pourraient s’installer si un confrère part.

Nous saluons l’évolution de la majorité sénatoriale en la matière. Mais qu’en est-il réellement ? S’agit-il de donner quelques consultations en zones sous-denses ? Dans toutes les zones sous-denses ou seulement celles considérées comme des zones rouges ? S’agit-il d’une obligation, ou cela se transformera-t-il en une énième incitation ?

Monsieur le ministre, vous n’avez pas dit la même chose que le Premier ministre.

Il serait inacceptable que des patients déboursent davantage pour consulter un médecin.

Ce texte, c’est un soupçon de régulation, beaucoup de flou, et de nombreuses mesures dangereuses.

À ceux qui veulent couper l’herbe sous le pied de l’initiative transpartisane que représente la proposition de loi adoptée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, je veux dire : vous avez perdu la bataille de l’opinion. Ce texte prévoit que les nouveaux médecins s’installeront dans 87 % du pays - le choix est large ! Cette mesure s’applique déjà aux infirmiers depuis 2008, aux masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes depuis 2018 et aux chirurgiens-dentistes depuis cette année. Le rapport de Bruno Rojouan défendait la même vision : aux grands maux les grands remèdes !

Ce texte fait l’impasse sur le renforcement des capacités de formation des médecins.

Nous craignons que ce texte ne réponde pas aux attentes de nos concitoyens, qui veulent avoir un médecin - une attente bien républicaine !

CélineBrulin

Sénatrice de Seine-Maritime
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C'est l'égalité républicaine qui est mise à mal. Le nombre de médecins par département augmente dans les zones bien dotées, quand il diminue ailleurs. Le nombre de patients est parfois cinq fois plus important pour certains médecins que pour d'autres.

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