Et surtout de l’adaptation de notre système de santé à la prise en compte d’un phénomène de moins en moins ignoré.
C’est notamment le cas avec la prise de parole salutaire mais néanmoins courageuse de Nicolas Demorand sur sa bipolarité et les errances médicales et pharmaceutiques que peuvent vivre les patients.
C’est notamment le cas du mal-être de notre jeunesse et de toute notre société qui est de plus en plus documentée. Cela a été dit ici même dans ce débat mais les chiffres sont inquiétants : 20% de la population est atteinte de troubles psy, avec 6000 suicides par an, c’est la permière cause de mortalité des 16-25 ans et un jeune sur deux montre des signes de trouble psy, en particulier depuis le Covid.
Face à ces constats, la prise en charge est empêchée par la désertification médicale en général avec ce qu’elle suppose de prévention ratée, par les ruptures d’approvisionnement en médicaments ou plus largement par le manque de personnels médicaux dédiés.
Je veux vous évoquer comme illustration le service de pédopsychiatrie à Lens au sein duquel le dernier docteur qui assurait, à elle seule la gestion de 10 unités fonctionnelles, démissionne. Dès lors, sans médecin, les services ne peuvent plus fonctionner afin d’aider les plus jeunes.
Ce sont ainsi 2500 enfants et jeunes qui se retrouvent sans solution, sur un bassin de vie de 240.000 habitants. Or si les troubles ne sont pas traités au plus tôt, les pathologies psychiatriques vont se cristalliser et être encore plus difficiles à traiter.
Nous considérons que le système de santé et de protection sociale doit s’appuyer sur le triptyque accompagnement, traitement et soins adaptés pour chaque patient. Quels moyens l’Etat entend-t-il mettre en place pour y parvenir ?