Monsieur le ministre, j’ai entendu vos ambitions sur la lettre de cadrage pour les futures négociations. Nous serons vigilants à ce que les infirmiers libéraux voient leurs rémunérations revalorisées - mais nous serons aussi attentifs aux infirmiers hospitaliers, qui sont 50 % à quitter la profession durant les dix premières années d’exercice, en raison des salaires trop faibles.
C’est un très beau métier, mais il faut tenir compte de la pénibilité. La reconnaissance des missions des infirmières, la création de consultations infirmières, l’autorisation de prescrire des médicaments et la consécration d’un accès direct ne seront de réelles avancées que si des revalorisations les accompagnent.
Nous avons clarifié la pratique avancée et les spécialités. Reste la question du financement des formations des IPA : de nombreux hôpitaux souhaiteraient pouvoir former des infirmiers mais n’ont pas les moyens de les remplacer pendant leur formation...
Je me réjouis que la CMP ait refusé la suppression de l’article 1er quater A, introduit par le Sénat, qui confie un statut d’infirmier de spécialité aux infirmiers de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Les enjeux de santé de la jeunesse, surtout de santé mentale, l’exigent.
Enfin, nous devons travailler sur les conditions d’études dans les Ifsi, alors que les abandons progressent, et pas seulement en première année : 7 % des étudiants abandonnent en deuxième année et 4 % en troisième année, signe d’un profond mal-être. Nous devons apporter des solutions. Mon groupe avait déposé un amendement pour sortir les Ifsi de Parcoursup. Monsieur le ministre, vous étiez favorable à travailler avec le Sénat sur le sujet, et le président Mouiller s’était engagé à élargir la mission Pass-LAS aux Ifsi. Nous souhaitons participer à ces travaux.
Cette proposition de loi crée beaucoup d’attentes. Le groupe CRCE-K la votera. Pour transformer l’essai, le Gouvernement devra tenir ses engagements en matière de revalorisation des rémunérations.